Vœux 2023 du CUFR : à vos marques, prêts, ’’foncier’’ !
Un amphithéâtre quasi bondé au cœur du centre universitaire de formation et de recherche de Mayotte où les rythmes envoûtants des mbiwis laissent place aux discours successifs de la présidente du conseil d’administration, Anrafati Combo mais également, de manière tout à fait symbolique, à son nouveau directeur : Abal-Kassim Cheik Ahamed.
Le moins que que l’on puisse dire c’est que le ton a tout de suite été donné lors de ces voeux de circonstance. Tour à tour mais à l’unisson, madame la Présidente et monsieur le Directeur ont dévoilé leur axe prioritaire pour cette rentrée 2023; à savoir leurs dynamiques ambitions pour le CUFR directement liées à la problématique foncière. Sans détour : le seul frein lié à l’expansion, c’est la capacité d’accueil, c’est le manque de mètres carrés.
2025 c’est déjà dépassé !
Les 2,7 millions d’euros alloués par France Relance dans le cadre du plan pluriannuel et contrat d’établissement 2020-2025 qui prévoit notamment une extension d’accueil de 1 000 m2 est apparemment déjà insuffisant au regard des besoins à venir et ce, à court terme. Que de chemin parcouru depuis la rentrée 2012 et ses 600 étudiants ! Aujourd’hui ils sont 1 900 pour 7 licences générales et 5 masters en sciences de l’éducation (MEEF). Ces derniers diplômes représentent depuis 5 ans près de 600 professeurs des écoles formés à Mayotte exerçant par la suite sur notre île mais également en métropole et à l’étranger (Togo, Quatar…), portant ainsi la voix, les couleurs et l’excellence de l’enseignement ‘’mahorais’’. « Le centre universitaire de formation et de recherche de Mayotte est un établissement jeune mais toujours en pleine expansion… C’est un gage indiscutable de réussite et d’insertion. Un atout majeur pour le territoire. Il est de notre devoir de continuer de co-construire l’université de demain », souligne Anrafati Combo. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, atteindre le sacro-saint graal titre d’Université garantissant ainsi le plus haut niveau d’enseignement tertiaire et une diversification des offres d’accueil, d’accompagnement, de formations et diplômes proposés. « Poursuivre ses études à Mayotte doit être un choix fait par envie et non une contrainte des plus complexes », souligne son directeur.
S’engager dans un développement concerté
Il est légitimement impensable de prétendre au développement du département si on ne tient pas compte en parallèle du développement de l’enseignement supérieur. Avant même de parler de fonds européens et de déblocage de subventions, il faut penser en amont à former des cadres et ingénieurs capables d’apporter une réelle expertise de terrain propre à la singularité et aux besoins réels du territoire et pour ce faire, il faut des gens hautement formés et idéalement, localement. La culture et les traditions sont une richesse amplement compatible avec les aspirations d’évolution de notre territoire.
Le mot « concertation » est un terme qui a été employé à plusieurs reprises lors de la prise de paroles d’Abal-Kassim Cheik Ahamed. Dans son discours émotionnellement engagé de près d’une demi heure, la notion de collaboration était de mise notamment auprès des administrations publiques et de ses représentants assis aux premiers rangs : « Cet engagement en faveur des étudiants ne pourra pas se faire à échelle unique du CUFR, il devra être porté par l’ensemble des acteurs du territoire. La vie étudiante dépasse les murs du CUFR ».
Outre l’indiscutable problématique d’aménagement et d’espace manquant, parmi les différents axes proposés, tel les transports, la facilité d’accès aux personnes à mobilité réduite, le point insistant concernant l’ère de la fibre et de l’accélérateur du tout numérique a été amplement notifiée et saluée afin de garantir une égalité certaine pour les étudiants mahorais en comparaison des autres territoires.
Dans la continuité de son prédécesseur
Originaire de SADA, ayant poursuivi sa brillante scolarité scientifique post baccalauréat en métropole, là où il enseignera en qualité de doctorant à Paris 13 ou encore l’École polytechnique, c’est finalement au sein du CUFR qu’Abal-Kassim Cheik Ahamed réintégrera Mayotte comme directeur-adjoint aux cotés d’Aurélien Siri. « Après presque 6 années au sein des murs où nous évoluions en réel binôme, il est vrai que tout est limpide même en terme relationnel avec le ministère car je connaissais déjà tous les rouages ». Une continuité et un suivi qui offrent ainsi aux personnels et étudiants du centre universitaire des garanties et dynamiques sérieuses au regard des projets en cours et besoins d’expansions à venir.
Ne mâchant pas ses mots, il souligne par ailleurs que seul le développement est et sera la réponse concrète à la question notamment de l’insécurité à Mayotte. Gage de réussite, il nous confiera ressentir un sentiment de fierté sachant qu’il incarne le 1er directeur mahorais du CUFR, « de la fierté oui mais surtout l’agréable sentiment d’être acteur et utile au développement de notre territoire; moi qui avais l’opportunité de faire carrière à l’extérieur ».
Une jeune université pilote et des réflexions concrètes déjà à venir
Ayant aspiration à élargir le panel formations de notre territoire au regard d’une étude d’insertion concrète et efficace à court, moyen et long terme, des discussions sont déjà ouvertes notamment sur des bachelors universitaires de technologie (BUT) qui sanctionnent une formation et un diplôme en contrôle continu de 3 ans sur un contenu à la fois général et technologique professionnel, facilitant ainsi un accès sur le marché du travail non négligeable.
Les maisons éventrées sont des opportunités incroyables pour les voleurs qui s’organisent en bandes. Si un couvre-feu vient d’être décrété, il faut mettre les moyens en face.
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est rendu à Mayotte ce lundi accompagné du ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet ainsi que Thani Mohamed Soilihi, ministre de la Francophonie afin de se rendre compte de la situation dans l’île après le passage de Chido. Tous ont été sidérés par ce qu’ils ont vu et l’ampleur des dégâts. 7 à 10 rotations aériennes quotidiennes achemineront des vivres
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