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Esclavage : « Mayotte ouvre le cycle de la commémoration dans les outre-mer »

Ce mercredi 27 avril, l'anniversaire de l'abolition de l'esclavage était célébré en grandes pompes au Conseil départemental de Mayotte. Entre devoir de mémoire, inauguration de l'exposition #Cestnotrehistoire et dépôt de gerbe protocolaire...

« La mémoire est innombrable mais partagée, l’oubli est une arme sans grâce. »

Cette citation d’Edouard Glissant, reprise en début de cérémonie par Zouhourya Mouayad Ben, 4ème vice-présidente du Conseil départemental, s’impose très justement en cette journée du 27 avril. Un jour de mémoire et de recueillement, renvoyant directement au décret du 27 avril 1848 de la deuxième République, abolissant officiellement l’esclavage. « Avec cette date du 27 avril, Mayotte ouvre le cycle de la commémoration dans les outre-mer » déclarait solennellement la directrice de cabinet du préfet Marie Grosgeorge.

A Mayotte, c’est dès le 9 décembre 1846 que l’esclavage fût interdit, plus de deux ans avant ce fameux décret.  « Déjà à cette époque, l’île était en avance sur les autres territoires ultramarins, mais surtout profondément française, comme le prouve cette ordonnance royale de Louis-Philippe. Cette journée de commémoration, l’exposition, mais aussi tout le travail mené avec les scolaires et en lien avec les archives départementales, permet de mieux comprendre ces systèmes organisés, systémiques mais aussi pluriels que furent la traite et l’esclavage » déclarait la sous-préfète.

Comme chaque année à cette date, les institutionnels de l’île au lagon sont au rendez-vous pour honorer l’évènement, si important pour l’histoire de Mayotte. Et cette année aura été accompagnée, outre la mise en place de l’exposition #Cestnotrehistoire, d’une annonce particulière : en fin d’année, le 101ème département accueillera un colloque scientifique international sur l’esclavage.

Esclavage et abolitions : une Histoire de France

Après le temps des discours, celui du vernissage. Une fois n’est pas coutume, ni champagne, petits fours ou samoussas – ramadan oblige- mais cela n’aura pas empêché le lancement de l’exposition #Cestnotrehistoire. Une exposition nationale, conçue par la fondation pour la mémoire de l’esclavage, dont le Cd 976 est membre fondateur. Une présentation de l’histoire déclinée en de multiples panneaux, dont un spécifiquement relatif à Mayotte, fruit de six mois de travail des Archives départementales pour présenter l’esclavage à Mayotte. Mais aussi introduire celle du 101ème département de France dans l’exposition nationale.

Le premier panneau de l’exposition

Une exposition à comprendre dans le contexte métropolitain, comme l’explique le professeur Anli Boura : « pendant longtemps la mémoire, l’histoire de l’esclavage ont été portées par des populations ultramarines, mais progressivement cette mémoire et cette histoire rentrent dans le débat public en France. Aujourd’hui, elle est partagée par nos compatriotes, il faut le comprendre dans ce contexte ».
De nombreux panneaux au sens de lecture particulier, des titres courts et percutants, une attention particulière portée à la chronologie avec une ligne du temps qui scinde les panneaux, différents éléments textuels, des focus précis sur des personnages, chiffres et évènements… Une exposition riche en information et en culture, qui en éclairera plus d’un sur l’Histoire, celle avec un grand H aussi bien que celle de l’île au lagon.

L’exposition #Cestnotrehistoire sera visible du mercredi 27 avril au vendredi 6 mai 2022 aux horaires d’ouverture du Conseil départemental (de 7h30 à 12h et de 13h30 à 16h en semaine et de 7h30 à 12h le vendredi).

Un esclavage aux scories matérielles limitées, mais un souvenir omniprésent

L’inauguration de l’exposition s’ensuivait, ce mercredi 27 avril, de la traditionnelle pose de la gerbe de fleurs devant la stèle FATMA, dans les jardins du conseil départemental. Une tradition protocolaire perpétrée cette année pour la première fois par la 4ème VP Zouhourya Mouayad Ben ainsi que la nouvelle directrice de cabinet du préfet, Mme Grosgeorge.

La sous-préfète déposant la gerbe

L’occasion de rappeler que l’esclavage aura laissé peu de traces physiques à Mayotte, mais que son souvenir est pourtant bien présent. Et face à la menace de l’oubli, la commémoration est plus que jamais de mise. C’est du moins ce que ressentira quiconque s’attardera dans les jardins du Conseil départemental dans les jours qui viennent…

Mathieu Janvier

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