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Reçus par le recteur, les parents de Kahani entendus dans la plupart de leurs demandes

Dépassés par la violence, les parents d'élèves du lycée de Kahani réclamaient plus de soutien, des espaces d'échange : Gilles Halbout s'est engagé lundi à renforcer les liens existants pour impliquer toutes les forces qui souhaitent s'engager.

Longtemps accusée de vouloir éduquer les enfants à la place des parents, l’école leur tend désormais de plus en plus la main. Le bilan que le recteur tire de sa rencontre avec les parents d’élèves du lycée de Kahani lundi après-midi va dans le sens d’un meilleur vivre-ensemble.

« Le premier constat c’est évidemment qu’au niveau du lycée, il y a une volonté forte de travailler avec les acteurs locaux » salue Gilles Halbout, qui note néanmoins des difficultés de communication. Lors de cette réunion « le proviseur a rappelé que quand il organisait en début d’année des journées pour les quelque 4500 parents du lycée, une soixantaine seulement étaient présents. Réciproquement, on entend des parents qui disent ‘on aimerait accompagner la direction, proposer des actions et on ne sait pas comment s’impliquer’. Et une direction du lycée qui aimerait impliquer les parents. J’ai vu des parents qui ont envie de s’impliquer, profitons-en ! » s’enthousiasme le chef d’académie qui s’est engagé sur « différents points ».

« On a des parents qui veulent se mobiliser aux abords des établissements, avec des parents relais comme à Majicavo, au lycée des Lumières ou à Mgombani. Faire un travail de médiation et d’alerte est une bonne idée pour prévenir les débordements et être en alerte avec les forces de l’ordre » confirme le recteur, soucieux toutefois d’éviter toute « milice ».

« Ce qui est remonté c’est de vraiment travailler avec les parents et les jeunes de Kahani. Il y a donc l’idée d’ouvrir encore plus le lycée aux parents, faire de l’aide à la parentalité, créer des liens entre le village et le lycée. Il y a déjà des choses qui existent avec des échanges entre l’école et le lycée, il faut qu’on développe ce type d’actions et que les choses se sachent un peu mieux » poursuit-il. Un besoin de communication qui pourrait passer par des visites de chantiers destinées aux parents.

« Pareil sur les moyens supplémentaires, on va pouvoir doubler les EMS, construire des bâtiments nouveaux etc. Malgré l’augmentation du nombre d’élèves, on a sur Kahani un ratio classes-élèves qui est meilleur qu’il y a quelques années. On a développé beaucoup de salles et les élèves sont moins entassés qu’avant » assure le recteur.

Des éducateurs spécialisés dans le lycée

Ce dernier annonce par ailleurs « un vrai travail avec les associations pour un meilleur suivi des enfants décrocheurs. On a acté l’ouverture d’une classe relais pour les élèves repérés avec des décrochages à répétition. Cette classe n’est pas remplie. Autre proposition, mettre des éducateurs spécialisés dans le lycée pour faire un vrai travail avec ces élèves. »

En revanche, sur la problématique des toilettes jugées « dangereuses », la réponse ne fera pas l’unanimité à court terme. « On ne va pas mettre un surveillant devant chaque toilette, il doit y en avoir plus d’une vingtaine , le proviseur avait fermé certains toilettes car il avait des difficultés à les surveiller, c’est donc un problème ancien qui est en train d’être traité, on est en train de les relocaliser pour qu’ils ne soient pas dans un endroit sans surveillance ».

Aux parents qui réclamaient aussi un espace de discussion sur les violences pour les élèves traumatisés, « il faut peut être aussi un accompagnement des enseignants pour leur apprendre à parler en classe des phénomènes de violence, des valeurs de la république, ça fait partie des missions, ce que la plupart des collègues font parfaitement bien » répond le recteur. Sans nier qu’il peut être difficile de parler sereinement de cadre républicain et d’animer un échange sur les violences, quand on est soi-même en souffrance sur ce sujet.

Par ailleurs, des réflexions sont en cours sur les lieux d’attente et de dépôt des élèves au niveau du hub. « J’ai pu voir des tout jeunes collégiens qui attendaient là avec des grands, on peut les faire attendre à un autre endroit, et travailler avec Transdev pour mieux réguler les dépôts ». Parmi les projets : la construction de salles d’études dans le lycée et de farés à l’extérieur où les élèves qui n’ont pas cours pourront travailler avec une supervision. « Cela demande du personnel formé » prévient le recteur. C’est donc là encore un engagement qui prendra le temps de sa mise en œuvre, mais qui témoigne de l’écoute accordée par l’administration aux parents à juste titre excédés.
Et pour que les paroles ne restent pas lettre morte, une clause de revoyure a été actée. « Rendez-vous est déjà fixé, dans deux semaines avec le proviseur, pour un premier bilan » s’est engagé le recteur.

Y.D.

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