Moins de 10 jours après l’hommage rendu dans le cadre de l’école ouverte au lycée Bamana, c’est toute une semaine de commémorations qui commence au rectorat de Mayotte, pour le premier anniversaire de l’assassinat de Samuel Paty.
« Nous avons profité de l’école ouverte pour rendre un homme à Samuel Paty il y a une dizaine de jours au lycée Bamana. De manière symbolique, c’était important de marquer le coup toute cette semaine dans l’ensemble des établissements scolaires mais aussi au rectorat » expliquait ce lundi le recteur aux équipes pédagogiques réunies pour initier les formations aux « valeurs de la République ». Ces formations doivent toucher l’ensemble des personnels de l’Education nationale d’ici 4 ans. Ils étaient pour leur première réunion de travail réunis dans la salle de conférence du rectorat, désormais baptisée « salle Samuel Paty ».
« On va profiter de cette semaine de commémoration pour accompagner les établissements qui voudront eux aussi dédier une salle à la mémoire de Samuel Paty, peut être aussi que des écoles qui n’ont pas de nom voudront prendre celui de Samuel Paty. Baptiser cette salle ,c’est peut être donner des idées aux autres, sans les imposer, chaque établissement aura sa manière de commémorer ce tragique attentat » a poursuivi le recteur.
Pour lui, cet assassinat terroriste alerte sur la place du professeur en général.
« Nous sommes réunis comme nous l’étions il y a 10 jours avec le préfet, le maire de Mamoudzou et les élèves présents, pour rendre un homme à Samuel Paty, et valoriser le travail de tous les professeurs qui favorisent la prise de conscience de ce qu’est l’esprit critique et l’importance de la démarche scientifique (…) Ce que nous faisons dans nos établissements a vocation à se voir à l’extérieur », un travail qui doit éveiller les consciences dans les établissements doit ensuite imprégner toute la société » mais qui est de moins en moins évident.
Une cellule psychologique à l’école de Bouyouni dans le nord
« L’institution scolaire et le professeur lui même doivent être pleinement respectés. J’insiste sur la notion d’autorité, qui n’était pas discutée il y a quelques temps à Mayotte en comparaison avec d’autres territoires, mais qui commence à l’être, et on le voit avec l’attaque de certains de nos établissements et quelques comportements que l’on voit poindre dans certaines classes, donc il faut être vigilants. Si veut que les valeurs de la République se répandent, il faut que l’autorité du professeur soit respectée » insiste Gilles Halbout.
Un discours à la tonalité toute particulière, alors que l’Education nationale pleurait aussi ce lundi un de ses enseignants de l’école de Bouyouni, victime d’une agression vendredi en dehors du cadre scolaire.
« On était choqués et effondrés, a commenté le recteur. J’étais ce matin à l’école de Bouyouni pour discuter, une cellule psychologique a été mise en place pour recueillir les amis, les proches et les élèves qui étaient déjà au courant et avaient intégré la mort de leur instituteur, mais il faut rester vigilant, ce n’est pas parce que tout va bien le premier jour qu’il ne faut pas mener un travail sur le long terme. Je suis confiant sur le travail de la justice qui doit rapidement trouver les coupables et prononcer des sanctions exemplaires. A Dzoumonie des bandes sont en train d’être démantelées, ce n’est sans doute pas sans rapport. La justice doit aller jusqu’au bout et je suis très optimiste sur son travail qui est mené en profondeur ».
Y.D.