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Logement : avec Hippocampe Habitat naissent un nouvel opérateur et de grands espoirs

Petit hippocampe deviendra grand. Voilà la promesse faite ce mardi par les élus de la Cadema et de la CCsud, à l’initiative de la création du deuxième opérateur de logement de l’île. Mais déjà, il est né, « marquant l’aboutissement d’un travail considérable » comme s’en félicite Ali Moussa Moussa Ben, président de l’interco du sud et vice-président de la nouvelle structure. L’assemblée constitutive d’Hippocampe Habitat tenue ce mardi représentait en effet l’acte de naissance de la coopérative HLM.

Au menu de cet évènement très officiel, notamment, l’élection de son président. Laquelle n’aura pas fait autant de remous – semble-t-il – que celle de la présidence du département. Rachadi Saindou, président de la Cadema est ainsi élu sans autres formes de discussion à la tête de la structure. Mais gare à ne pas s’y méprendre : la coopérative ne ressemblera pas – assure-t-on -à un énième syndicat à la gouvernance magnégné.

Cadema, CCSud et Fédération des coopérations HLM appellent tous les acteurs à les rejoindre « dans cette aventure ».

Le choix d’une Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) HLM implique une gouvernance partagée, laissant voix au chapitre à six collèges: collectivités, utilisateurs, salariés, partenaires du logement, partenaires sociaux (comme Action logement) et un dernier regroupant l’ensemble des autres partenaires. Au delà, ce sont aussi des valeurs qui doivent guider l’action de l’hippocampe, comme le rappelle Vincent Lourier, directeur de la fédération nationale des coopératives HLM venu spécialement pour l’occasion. « Le choix de ces statuts n’est pas le fruit du hasard, il s’agit d’une forme de société partagée pour porter une mission d’intérêt général », indique-t-il, vantant un outil « ouvert et partenarial pour agréger dans le temps toutes les bonnes volontés sans un formalisme excessif ».

« J’espère que les autres territoires répondront à cet appel »

Et c’est d’ailleurs vers ces bonnes volontés que tous les regards se tournaient déjà ce jour. Car si la Cadema et la CCSud ont déjà su s’adjoindre les soutiens de la fédération de Vincent Lourier en intégrant « la grande famille des coopératives HLM » et de l’État qui verse trois millions d’euros issus du Plan logement outre-mer à la cagnotte de l’hippocampe, c’est l’ensemble de l’île qui est appelé à se mobiliser. « Je réitère ma demande auprès des potentiels partenaires à nous rejoindre dans cette aventure », martèle ainsi le président Rachadi Saindou. « J’espère que les autres territoires de Mayotte répondront à cet appel », appuie encore le SGAR Yves-Marie Renaud.

Alors, le cheval de mer parviendra-t-il à créer une cohorte ? Du côté du département, du moins de celui de Rosette Vitta (Bouéni) présente pour le représenter, le ton est donné « cela va dans le sens de l’intérêt général, c’est pour développer l’île alors je dirais même que c’est une obligation de les rejoindre, je me battrai pour ça ! » Un peu plus frileux quant à lui, le maire du chef-lieu qui n’entretient pas les meilleures relations avec l’exécutif de la Cadema. « On en reparlera avec les élus du conseil municipal », évoque-t-il sobrement tout en qualifiant le projet de « bonne idée au regard des difficultés du territoire en matière de logement ».

600 logements d’ici 2026
Se réjouissant de la naissance de ce nouvel opérateur face à l’urgence de logement sur le territoire, Yves-Marie Renaud appelle toutefois à viser un public le plus large possible.

D’autres partenaires, comme l’opérateur historique qu’est la SIM sont appelés à se manifester. « Nous ne sommes pas en concurrence », répétait-on d’ailleurs à l’envi pour montrer patte blanche. Avec un argument de poids : la coopérative se concentrera dans un premier temps sur l’accession social à la propriété et non sur le locatif social. Yves-Marie Renaud met d’ailleurs en garde sur ce point :

« il faudra des outils d’accompagnement pour tous les publics, pour le plus grand nombre ». En effet, selon les dernières données de l’Insee, plus de la moitié de la population de Mayotte vit avec moins de 260 euros par mois. Quand « le prix de de vente moyen d’un logement serait d’environ 150 000 euros, pour un spectre de prix allant d’environ 80 000 euros pour un T1, avec une mensualité maximale de 380 euros par mois à environ 175 000 euros pour un T4, pour une mensualité maximale de 850 euros par mois », annonce le dossier de presse d’Hippocampe Habitat.

Pas sûr donc que les premières ambitions de la coopérative, qui vise par ailleurs la production de 600 logements d’ici 2026, suffisent à relever le défi de la résorption de l’habitat insalubre. Reste que, comme le rappelle le dossier de presse : « la montée en puissance de la coopérative est aussi liée à la mobilisation de nombreux partenaires ». Seule l’union fera la force de l’hippocampe.

G.M

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