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Crise des transports scolaires : les revendications sous ultimatum de FO Transports

La veille des vacances, les transporteurs scolaires se sont mis en grève, à l’appel de la CFDT, rejointe par FO Transports. Ce dernier porte des demandes autant sur l’urgence que sur des apports au projet de loi Mayotte. Et menace d’un mouvement illimité.

Bus caillassés, vitres brisées, agressions des chauffeurs parfois dans l’habitacle, les problèmes liés aux précédents mouvements de grève demeurent. Les solutions palliatives avec des gendarmes embarqués, ne peuvent que calmer des situations à chaud, mais les salariés des sociétés de transport demandent plus de sécurité sur la durée.

A ce titre, et profitant du contexte de la loi programme pour Mayotte, le syndicat FO Transports et logistique compile à la fois une liste de revendications sécuritaires et sociales, et des propositions de structurations dans le domaine des transports.

Elles font suite au constat de « l’évolution de la société marquée notamment par la montée en puissance de la violence et des incivilités envers les personnels représentant l’État, les collectivités ou bien l’autorité publique ». Ce que la sous-préfète Laurence Carval avait résumé comme des agressions envers « tout système organisé », incluant les ambulances et les pompiers.

Les drames de la cité du Nord, de Kavani, de Koungou, de petite Terre, etc. sont la preuve d’une « dégradation de la situation » pour FO, qui implique « un plan départemental », incluant les acteurs sociaux.

Le transport devient un réel danger pour les élèves

Caméras et vitres anti-agression

A court terme, ils demandent des mesures urgentes telles que la mise en place des vitres anti agression, d’un système de phonie et de localisation performant, d’un appel de détresse/urgence, de détecteurs de métaux, dans tous les véhicules de transports en commun. Un petit regard vers la métropole permet de se rendre compte que les mêmes demandes avaient été portées. Au regard des agressions multiples envers les chauffeurs de bus, des caméras de surveillance ont été installées dans les bus de ville, et certains sont équipés d’une vitre en plexiglass dite « anti-agression » pour protéger le chauffeur en cas de besoin. Egalement, une pédale peut être installée pour donner l’alerte en toute discrétion.

Est également demandée la création de brigades d’interventions policières « affectées aux transports sur tous les secteurs très sensible du territoire de Mayotte, Dzoumogné- M’tsangamouji Combani- Kahani – Chirongui, ainsi que d’inclure les Organisations Syndicales dans les contrats locaux de sécurité.

Et même si ce n’est plus écrit en gras, l’arrestation des bandes fauteuses de troubles.

Au chapitre des revendications sociales, l’application des conventions collectives nationales des branches transport est demandée dans ce seul secteur de l’île qui avait bénéficié de la transposition de la convention collective nationale, mais également l’augmentation des salaires, l’alignement au SMIC national, un contrôle sur les licenciements, le recrutement de cadres locaux, etc.

Des routes, encore des routes, toujours des routes

Des routes en meilleur état qu’auparavant, mais en nombre insuffisant

Leur apport au projet de loi Mayotte, porte tout d’abord sur la demande, généralisée d’ailleurs à l’ensemble du territoire, de bénéficier de régimes de « retraites de droit commun » pour les salariés du secteur privé et sur une Sécurité sociale de droit commun, notamment d’identification de l’affilié « où qu’il se trouve sur le territoire français ».

Figure également plus d’une vingtaine de points qui concerne l’aménagement du territoire et l’amélioration de la desserte : développement d’infrastructures terrestres, aéroportuaires et fluviales, construction d’infrastructures routières pour fluidifier la circulation sur les axes routiers du Nord, Centre, Sud et Urbain, améliorer les capacités routières existantes en quatre voies, étude de projet de pont bascule reliant petite terre et grand terre et mettant en place sur les dessertes de ses deux île par des tramways, développement d’un véritable service public de transport en commun urbain et interurbain, renationaliser certains axes routiers, et la création d’un poste de l’inspection du travail de transport à Mayotte, « celle-ci est mieux à même par sa professionnalisation et sa maîtrise parfaite de l’ensemble de la réglementation et de veiller à son respect. »

En marge de son communiqué, le syndicat met en garde : « Si rien n’est fait et mis en place dans les prochains jours, notre syndicat FO/UNCP Mayotte n’aura pas d’autre choix que d’appeler à  un droit de retrait illimité  à compter des prochains mois avenir sur le département. »

Lire les Revendications 1er Mai 2021 et loi Mayotte FOTransport

A.P-L.

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