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La Fontaine, incontournable de la primaire au bac de français

Il y a quatre siècles, naissait La Fontaine, auteur des fameuses fables. Des élèves de Sada ont célébré l'auteur, un des rares à avoir été traduits en shimaore, et dont les morales résonnent encore de nos jours.

Le pot de lait tombe et les rêves de Perrette s’envolent. La scène pensée par La Fontaine a été apprise par cœur, récitée, illustrée de multiples manières que les lycéens de 1ère de Patrick Cheriet au lycée de Sada se sont évertués à étudier, lire et analyser en cette année anniversaire. Le recteur Gilles Halbout avait tenu à assister à ce cours.

« On voulait montrer qu’à Mayotte comme ailleurs, on fête cet anniversaire. On a regardé quelles étaient les manières d’aborder les poètes dans les différents établissements, il y avait des ateliers en collège et dans le primaire. Comme c’est bientôt le bac de français on a choisi d’aller dans une classe de première ici à Sada. On aborde aussi ce poète qu’on conseille dès le premier âge. Au niveau de toutes les académies on distribue un recueil de La Fontaine en CM2 qui constitue pour beaucoup d’élèves leur premier livre, en métropole comme à Mayotte. Quelques années plus tard on l’aborde en contextualisant, en travaillant sur la construction du poème et en l’inscrivant dans une lignée littéraire. J’ai trouvé passionnant ce qu’on a vu », commentait le recteur à l’extérieur de la salle de  classe, tandis que les élèves étaient invités à rédiger en petits groupe une approche sur « comment des peintres ont traduit à leur manière ce conte de Perrette et le pot au lait.

Du « par cœur » à l’analyse

Des élèves volontaires à quelques semaines du bac français

« C’est intéressant car petit, on l’apprend par cœur, puis au delà de l’apprentissage, on fait l’analyse de l’œuvre en première » poursuit le recteur.

Un travail d’autant plus intéressant que La Fontaine, traduit en shimaore par Nassur Attoumani, peut aussi être une porte d’entrée vers la langue française pour des élèves dont ce n’est pas la langue maternelle.

« L’approche qu’on a du plurilinguisme, c’est de partir de la langue locale pour apprendre à parler le français », poursuit le recteur. « On n’est pas dans l’apprentissage de la langue locale. Ce qui est très intéressant c’est que cette approche du français par la bonne prise en compte de la langue locale peut aussi s’appréhender à partir de ces fables puisqu’on a la traduction en shimaoré. C’est une manière aussi de sensibiliser nos enseignants à la culture locale, notamment en maternelle et en primaire, car on sait que pour mieux enseigner le français il faut aussi avoir une bonne connaissance de cette langue maternelle. C’est pourquoi on invite aussi les enseignants du premier degré à se familiariser avec cette langue, notamment en lisant ces poèmes dans les deux langues. Le tout pour, à leur tour, mieux transmettre le français ».

Plus que jamais en période de Covid, le recteur met la fontaine à l’honneur

Au delà de la langue, la fable est aussi un outil de compréhension du monde qui nous entoure. Il l’était en tout premier lieu lorsqu’elles ont été écrites, en temps de monarchie absolue où penser par soi-même pouvait coûter cher, mais elles le sont toujours 400 ans plus tard. Si d’aucuns tels Perrette se borneront à dire « adieu veaux, vaches, cochons poulets » après une chute, d’autres retiendront qu’il faut partir à temps. Et dire que ça a été écrit quatre siècles avant les bouchons aux entrées de Mamoudzou !

YD

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