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Mamoudzou

Dembéni et Département jouent au puzzle de projets pour Iloni

Accorder les violons… En attendant la partition. Voilà l’objectif de la réunion qui s’est tenue ce jeudi matin entre l’équipe municipale et les techniciens du transport du conseil départemental, Hakim Madi et Ahmed Amir. Et c’est peu dire que l’opération était nécessaire au vu du manque d’information criant dont disposaient les deux parties quant aux projets qu’elles souhaitent mener sur la commune. Car c’est par exemple à cette occasion, alors même que l’objet du rendez-vous était de faire un point sur le transport multimodal, que la commune a découvert la volonté du Département de créer une crèche… à quelques mètres d’un projet municipal similaire. « Mais nous avons cinq villages, on ne va quand même pas mettre les deux crèches au même endroit ! Ça fait doublon », s’agace légèrement une conseillère municipale. « Je n’étais pas au courant alors même que j’étais en charge du social au sein de la précédente équipe », lâche, dépitée, Sitirati Mroudjae.

Qu’à cela ne tienne, chacun fait preuve de bonne volonté pour tenter d’intégrer les projets des uns et des autres.  Car l’enjeu est de taille : il s’agit pour le Département de mettre sur pied un pôle multimodal permettant aux usagers du futur transport interurbain terrestre d’accéder aux navettes maritimes qui doivent les mener jusqu’à Mamoudzou en 30min. Le tout dans un espace contraint, à Iloni, où se mêlent projets de complexe sportif, piscine en mer et aménagement de la plage, centre médico-social, crèche municipale donc et un lotissement d’habitation en lien avec l’Epfam. Du côté du Département, on ajoute à cela un immeuble accueillant crèche (qui devrait être gérée par la mairie) et PMI. « On va jamais pouvoir faire rentrer tout ça », souffle-t-on. Mais voilà qu’on libère déjà de la place : « On va repositionner le projet de caserne du Sdis [initialement prévu sur le même site] à Tsararano », indique le maire.

Tout semble flexible

Toujours est-il qu’il faut établir une stratégie commune. Car à l’énoncé du projet départemental de parking relais, le DGS tique un peu. « Quelle sera la rétribution sur la ville de Dembéni ? On a les nuisances, le flux mais si les usagers ne viennent que pour prendre un moyen de transport, nous n’aurons pas de développement économique », fait valoir Jamel Bensabri. « Le parking va servir pour les autres services comme votre centre

L’aménagement de la petite zone d’Iloni relève du casse-tête au vu du nombre de projets qui s’y superposent.

médico-social, le complexe sportif… Après on peut discuter de comment mutualiser le parking pour répondre aux besoins de tous », lui répond un technicien du Département. Encore faut-il estimer le nombre de places, ce qui n’est pas encore fait.

Mais ici, tout semble flexible, et l’on promet que les projets vont bien finir par s’intégrer les uns aux autres. Pour le prouver, Moudjibou Saidi enfile son gilet de chantier floqué « maire » et embarque toute la troupe sur le terrain. S’il est encore un peu difficile de se projeter au milieu des zébus qui paissent tranquillement à côté du terrain de football, une chose est sûre : Iloni va changer de visage.

Quelques billes sur le projet de transport maritime

Une mutation d’ampleur est donc en cours. Oui, mais quand ? Car le projet de transport maritime du Département est dans les cartons depuis 2015, rappelle-ton à ses agents présents. « On a perdu 10 mois dans les études avec la crise Covid, nous devions valider les études d’avant-projet cette années et commencer les travaux en 2022, mais ça ne pourra finalement commencer qu’en 2023 », indique-t-on, un peu désolé. Mais on livre tout de même quelques billes sur ce projet à 18 millions d’euros, dont 8 pour Iloni, son pôle d’échange et son ponton de 250m permettant l’accostage indépendamment des marées. Les navettes, elles, de type Maria Galanta que l’on promet rapides et confortables, devraient pouvoir transporter 150 passagers. Les études sont cependant encore en cours pour affiner le projet.

« Je suis un peu déçue, je pensais que ça avait beaucoup avancé », lâche encore une conseillère, semblant formuler à voix haute une pensée largement partagée dans l’assistance. La route est encore longue, mais on promet de la faire ensemble. En espérant que la prochaine équipe départementale ne fasse pas demi-tour.

G.M.

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