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Délinquance : elle sévit surtout hors du Grand-Mamoudzou, hormis l’explosion globale des vols avec violences en 2020

Une réunion de l’État-major de sécurité s’est tenue à la Case Rocher le 17 février 2021. Co-présidée par le Préfet et le Procureur de la République, en présence du rectorat, elle n'a pu que constater "une hausse des actes de violence en 2020".

Nous avions rapporté les statistiques du ministère de l’Intérieur pour Mayotte qui faisaient remonter une explosion des vols avec violences en 2020.

L’Etat major de sécurité qui s’est tenu la semaine dernière a rassemblé l’ensemble des services concourant à la sécurité de Mayotte : police nationale, gendarmerie, douanes, administration pénitentiaire.

Les chiffres de la délinquance ont été présentés à cette occasion : l’année 2020 a été marquée par une hausse des actes de violence, « qui ont contribué à accroître l’insécurité subie par les Mahorais », rapportent le préfet et le procureur:  » Les violences physiques crapuleuses, c’est-à-dire liées au vol, ont connu une très forte hausse, environ +50 % par rapport à 2019, +350 faits. La suspension par l’Union des Comores des réadmissions de ses ressortissants entre le 17 mars et le 2 août 2020 peut être de nature à expliquer cette très forte augmentation ».

Hausse différenciée de la déliquance générale en 2020

Les atteintes volontaires à l’intégrité physique (AVIP) constatées en 2020 augmentent
de 10,7 % par rapport à 2019. Sur les 360 faits supplémentaires constatés en 2020, 159 sont des faits de caillassages contre les forces de l’ordre, qui ont donné lieu à un dépôt de plainte.

Les atteintes aux biens (AAB) augmentent de 8 % par rapport à 2019, surtout en zone gendarmerie (hors Grand Mamoudzou), +13%.

Les cambriolages de résidences principales et secondaires diminuent de 10,8 % par
rapport à 2019 (-27% en zone POlice à Mamoudzou, stable en zone gendarmerie).

Les vols liés aux véhicules à moteur et aux deux roues affichent une quasi-stabilité
(+0,5%) par rapport à 2019.

Les vols avec violence sans arme augmentent de 35,7 % par rapport à 2019.

Le nombre d‘homicides (donner la mort, de manière intentionnelle ou involontaire) a augmenté de 25%, 10 homicides ont été commis en 2020, contre 8 en 2019.

L’Écureuil de la gendarmerie en vol de nuit pour repérage des bandes sur Koungou (Archives)

Le préfet et le procureur tirent de ce constat un premier élément : « La population mahoraise nourrit légitimement de grandes attentes pour davantage de sécurité. Elle nécessite une présence visible accrue et une réponse immédiate des forces de sécurité sur le terrain ainsi que l’élucidation des affaires pour mettre les délinquants hors d’état de nuire ». Notant les moyens humains et matériels supplémentaires alloués par le gouvernement en janvier 2021.

« Les pactes de sécurité signés avec les communes continueront à être mis en œuvre sur l’ensemble du territoire mahorais. Ils constituent un outil efficace de lutte contre l’insécurité.

En matière de lutte contre l’immigration illégale, des moyens exceptionnels de
surveillance aérienne et maritime des frontières sont engagés pour lutter contre les
entrées illégales sur le territoire. Ils permettent d’augmenter très sensiblement les
interceptions de kwassas kwassas à l’approche des côtes mahoraises

Un kwassa intercepté par la gendarmerie (archives)

Les Etats majors de sécurité ont ainsi dressé le bilan des reconduites à la frontière. L’année 2020 a été marquée par la suspension de mars à août des expulsions sur décision de l’Union des Comores.

-Augmentation du nombre de kwassas interceptées : 312 en 2020 contre 298 en 2019, soit une hausse de 5%
– Hausse du nombre de kwassas dissuadées d’entrer illégalement sur le territoire : 157 en 2020 contre 131 en 2019 soit une hausse de 20%
– Baisse du nombre de beachages : 234 beachages en 2020 contre 332 en 2019, soit une baisse de 30% (281 en 2018 et 298 en 2017)
– Baisse du nombre de passeurs interpellés : 160 passeurs interpellés en 2020 (-34% par rapport à 2019)
– Augmentation du nombre d’interpellations en mer : 3989 étrangers en situation irrégulière interpellés en mer (+5 %)

« L’augmentation de la flotte, l’arrivée de renforts dans les brigades nautiques de la gendarmerie et de la police aux frontières, l’amélioration de la détection et l’adaptation des stratégies opérationnelles ont permis une réelle amélioration de la protection des frontières en 2020 :
– En 2019, un peu plus de la moitié des kwassas détectées (par surveillance radar, identification des brigades nautiques ou signalement de la population) était interceptée ou dissuadée d’entrer illégalement à Mayotte.
– En 2020, plus des deux tiers des kwassas détectées ont été interceptées ou ont fait demi-tour, une performance inédite (62 % en 2017, 52 % en 2018 et 54 % en 2019).
– L’amélioration a été continue sur l’ensemble de l’année 2020 : au deuxième semestre, près de trois quarts des kwassas ont été interceptés ou ont fait demi-tour.

De mars à juillet, les arrivées de kwassas ont baissé de 25 % par rapport aux 14 mois précédents, sous l’effet de la dissuasion des moyens déployés à Mayotte et d’opérations de surveillance des frontières menées par les forces comoriennes.
Après la première vague de la crise covid, le flux migratoire a connu un effet de rattrapage. Au rebond des tentatives d’entrée sur le territoire ont répondu des moyens maritimes plus importants et un taux d’interception plus élevé. 44 % des kwassas interceptés en 2020 l’ont été entre octobre et décembre. 44 % des kwassas interceptées en 2020 l’ont été d’octobre à décembre ».

Consulter le Bilan 2020 délinquance LIC habitat illégal – dossier de presse – final

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