« Trop c’est trop », a affirmé, en colère et dépité, Tanchiki Maore, le patron de l’hôtel Trévani. En effet samedi dernier vers midi, une bande d’une vingtaine de jeunes armés d’armes blanches et flanqués de chiens d’attaque ont débarqué sur la plage située devant l’hôtel pour dévaliser les plaisanciers qui s’y trouvaient. Ces derniers, transis de peur, se sont réfugiés dans l’hôtel et ont tenté de prendre la fuite vers le parking, mais les bandits les ont poursuivis jusque là-bas, les terrorisant et les dévalisant à tout va. « Ce n’est plus possible ! », s’exclame le patron de l’hôtel Trévani. « Est-on au Far West ou en France ici ? », s’interroge-t-il. Cela fait en effet de nombreuses fois que des faits de même nature se produisent devant son hôtel même si ces derniers se sont quelque peu réduits depuis que 18 gendarmes mobiles y dorment. « Mais les jeunes bandits savent que les gendarmes ne sont pas sur le site dans la journée et en profitent », précise le patron de l’hôtel.
Plusieurs lettres adressées au préfet
Cet incident de samedi est pour Tanchiki Maore « la goutte d’eau qui fait déborder le vase ». Il a donc décidé d’envoyer un courrier au préfet pour lui demander de sécuriser son site, mais également les deux autres stations balnéaires de Mayotte à savoir Sakouli et N’gouja. « Si l’Etat n’est pas capable de sécuriser les trois pauvres petites stations balnéaires que nous avons ici, c’est que la situation est vraiment grave », déclare-t-il. « Cette année, les gens ne peuvent pas bouger dans les îles alentours à cause de la crise de la Covid, nos hôtels sont donc les seuls moyens d’évasion à leur disposition et ils ne peuvent pas en profiter tranquillement. C’est scandaleux ! », ajoute-il. Il avait déjà envoyé une lettre au préfet au mois de mars dernier, dans laquelle il se plaignait des mêmes problèmes. Pour lui, aujourd’hui, rien n’a changé et la situation a même empiré. « Or 5 mois plus tard, la situation a empiré. Non seulement nous subissons toujours des agressions, des vols, des dégradations…mais les bandits s’en prennent même à nos salariés, nos clients et même à vos services de secours ou à ceux du CHM », peut-on lire dans cette lettre.
Une autre lettre, de la part cette fois-ci du groupe national des restaurateurs de Mayotte, a été envoyée au préfet, mais également au 1er ministre. « Nous n’en pouvons plus ! Il appartient à l’Etat d’assurer la mission régalienne qui est la sécurité de nos concitoyens », peut-on lire notamment dans cette lettre. Tanchiki Maore se dit quant à lui découragé. « J’avais le projet de mettre de nouveaux bungalows, mais cette énième agression me fait réfléchir. Nous sommes peu à croire au développement de Mayotte et ceux qui y croient sont sans cesse empêchés par ces bandes de voyous », affirme-t-il. Il déclare également avoir été informé que la bande de jeunes en question squatterait une maison SIM dans le village de Trévani et qu’elle aurait menacé les habitants du lotissement de les tuer s’ils appelaient les gendarmes pour les déloger. Tanchiki Maore a donc également envoyé un courrier au directeur de la SIM pour qu’il prenne les choses en main.
Les transitaires du port avaient aussi envoyé une lettre au préfet la semaine dernière pour dénoncer les caillassages qui se produisent sans cesse sur le tronçon de route Longoni-Mamoudzou. La situation dans cette région semble donc particulièrement grave et il serait temps que les autorités réagissent d’une manière plus ferme pour mettre un terme aux agissements de ces bandits….
N.G