Elle n’a jamais mâché ses mots face à la maltraitance animale, qu’elle transforme cette fois en maltraitance humaine: dans un courrier au préfet de La Réunion, l’actrice Brigitte Bardot, 84 ans, aurait qualifié les Réunionnais de tous les maux de la Terre, les accusant d’avoir des « traditions barbares ».
« Si ce courrier est authentique, il appelle une réponse claire : le préfet de La Réunion déposera dès demain une plainte à laquelle je m’associerai », a répondu la ministre des Outre-mer Annick Girardin dans un tweet, rajoutant que « le racisme ordinaire n’a pas sa place dans le débat d’idées ». La ministre était alors en déplacement à La Réunion pour tenir sa promesse d’un retour dans l’île, trois mois après le mouvement musclé des Gilets jaunes.
La croqueuse d’hommes crie au cannibalisme
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De son côté, Patrick Karam, Président d’honneur du Conseil représentatif des Français d’Outre-mer, et ancien délégué interministériel à l’égalité des chances des français d’Outre-mer, juge ces propos « inacceptables »: « Dans ce courrier, Madame Bardot qualifie la Réunion « d’île du diable »et les Réunionnais d’ « autochtones » qui « ont gardé leurs gênes de sauvages » et déroule en traitant les réunionnais de « population dégénérée » et en parlant de « réminiscences de cannibalisme » un argumentaire que n’auraient pas renié les pires partis d’extrêmes droites. »
Patrick Karam condamne avec la plus grande fermeté ces propos « d’un autre temps et extrêmement graves qui relèvent de l’incitation à la haine raciale ».
L’ancien délégué interministériel rappelle que de tels propos doivent « faire l’objet d’une tolérance zéro et tombent sous le coup de la loi ». Aussi a-t-il décidé de saisir les associations compétentes afin qu’elles déposent sans tarder une « plainte pour incitation à la haine raciale ».
A.P-L.