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Le président Soibahadine Ramadani mis en examen

L'affaire des emplois de complaisance présumés au conseil départemental a conduit à 5 mises en examen, dont le président du Département. Il est possible qu'un 6ème fonctionnaires le soit dans le courant de la soirée.

Le président du conseil départemental est sorti de garde à vue ce mardi soir, pour être déféré au parquet. Il a été entendu par un juge puis mis en examen.

Le procureur Camille Miansoni que nous avons joint, nous informait que trois hauts cadres administratifs avaient été mis en examen lundi soir, un l’a été ce mardi matin, alors que le sort de deux autres se jouait ce mardi soir au tribunal. Le président Soibahadine était l’un d’eux, il a donc été mis en examen. Il a également été placé sous contrôle judiciaire. C’est dire qu’il est soumis à plusieurs obligations dans l’attente de sa comparution, mais nous n’en connaissons pas encore la teneur. Une 6ème personne était entendue ce mardi soir, avec une possible mise en examen à la clef.

Les chefs d’accusation sont la « prise illégale d’intérêt », le « recel de prise illégale d’intérêt », « qui s’adresse au bénéficiaire de la prise illégale d’intérêt », donc aux directeurs administratifs, et « discrimination », porté par celui qui n’a pu bénéficier du poste en question.

Nous avons donc la confirmation qu’il s’agit bien de l’organigramme produit lors de la réorganisation des services en 2016, et dénoncé par l’intersyndicale du Département, « la matière grise agonise », critiquait-il. Les noms des directeurs suspectés d’avoir des liens familiaux avec le président avaient été donnés, ce sont donc eux qui sont visés par la procédure. Certains auraient été de simples attachés territoriaux avant leur nomination, dénonçait l’intersyndicale. Nous avions interpellé le président qui s’était défendu, « Il est facile à Mayotte de chercher, et de trouver des liens de parenté. Les candidatures ont été faites régulièrement ».

La Chambre régionale des Comptes avait emboité le pas dans un rapport d’avril 2018, évoquant des « détournements de procédure de nomination des directeurs ». Par exemple, sur le poste de Directeur général adjoint (DGA) des ressources et des moyens, il est noté que « deux candidats avaient un grade supérieur au grade de l’agent nommé » et « aucun candidat ne disposait d’un grade d’administrateur ou équivalent », idem pour le DGA chargé de l’aménagement et du développement durable, ou pour le DGA chargé du développement économique, de l’attractivité du territoire et de la formation.

Le procureur donnera un point presse ce mercredi.

Anne Perzo-Lafond

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