Ce mercredi 7 mars entrera dans l’histoire comme une des plus grosses mobilisations de la population Mahoraise. Il aurait fallu compter le nombre de parapluies et multiplier par 2 ou 3 en fonction de qui s’y était abrité, c’est sans doute pour ça qu’il était bien difficile d’obtenir un chiffrage de la part de la police. A la louche, le nombre de 5.000 était lancé, entre 15.000 et 20.000 selon les organisateurs ». Ce fut d’ailleurs l’occasion d’une railleries de la part des organisateurs au micro, « nous sommes une dizaine, non ?! »
Une organisation d’ailleurs au cordeau, et qui avait reçu une large adhésion, citoyenne tout d’abord, des élus, peu de départementaux (essentiellement des femmes), d’avantage de maires, les chefs d’entreprises affichaient haut leur couleur du côté de la CPME et de la CAPEB, moins du Medef dont les membres se faisaient plus discrets. « Nous n’en pouvons plus d’être cambriolés et d’avoir peur de sortir le soir », lançait l’un d’eux.
Les transporteurs scolaires, à l’origine du mouvement étaient présents, très peu d’enseignants en revanche. En dehors d’un dossard FO, l’intersyndicale n’avait pas affiché de couleur, pas plus que chez les autres syndicats, mais leurs leaders étaient tous présents.
« Pas de vote sous la menace »
La manifestation est partie vers 9h3O de la pointe Mahabou, vers laquelle confluaient massivement plusieurs groupes rassemblés place de la République. Les fortes averses et l’orage qui grondait n’ont pas entamé la détermination des manifestants, « nous voulons faire passer le message à Paris que nous savons manifester sans injure et sans violence à Mayotte. » « Je ne vote pas sous la menace d’un chombo », pouvait-on lire à l’intention de la législative partielle.
La séquence émotion fut au rond point Méga une pause pour entamer en chœur une Marseillaise poings levés au « marchons, marchons », « nous marchons pour nos entreprises qui ont besoin de sécurité pour investir, pour nos administrations qui doivent reprendre la main, et pour la cause de tous, jusqu’au plus démunis. C’est le combat pour le bien de Mayotte, et non contre son voisin ou son prochain ! »
Sans oublier un clin d’œil en direction de l’équipe de TF1 présente au rond-point lors de l’hymne national : « Si certains de vos confrères remettent en question notre volonté d’appartenance à la France, n’hésitez pas à leur montrer cette vidéo ! »
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com