29.8 C
Mamoudzou
lundi 27 janvier 2025

Du liquide grâce au carburant et c'est EDM qui paye

La vidéosurveillance de la BFC permet d'identifier un des agresseurs
La vidéosurveillance a permis d’identifier le fraudeur

Le président Bouvart de l’audience correctionnelle, revenait sur les faits. Lorsqu’au début de l’année, Electricité de Mayotte (EDM) reçoit un relevé de facturation correspondant à une carte Total d’un montant de 1.270 euros, ses services contestent : la carte est enregistrée comme désactivée chez eux.

Le pétrolier va alors s’adresser à la police pour qu’une enquête soit menée. Les bandes des caméras de la station de Dzoumogné sont visionnées. « On voit l’employé servir plusieurs clients, et, une fois qu’ils sont partis, sortir une carte et encaisser le paiement des transactions du jour, pour récupérer en espèces le montant correspondant. »

Lorsqu’il est interpellé, il commence par nier, puis il donne l’identité de celui qui lui a fourni la carte, un certain S.B. Vérifications faites, il s’avère que ce dernier travaille chez Total où il est employé monétique, qui gère les cartes carburant. Il doit notamment les désactiver lorsqu’elles présentent un dysfonctionnement. Ce qui est le cas de cette carte qui appartenait à EDM.

Aveux lors de la confrontation

La salle d'audience
La salle d’audience

A la barre, il nie en bloc, « il m’a accusé parce qu’il y a eu des licenciements qu’il m’impute étant donné que je suis délégué syndical. » Le président Bouvart s’étonne que l’employé de la station service connaisse le code secret. Et rappelle que lorsqu’ils ont été mis face à face, S.B. a avoué lui avoir remis la carte et le code. « La police m’a mis la pression. Et j’étais malade, je sortais de l’hôpital », se défend-il.

Le procureur Miansoni revient à la charge, « mais vous avez voulu rajouter lors de cette confrontation, qu’ayant loué une maison à la SIM, vous n’arriviez pas à vous en sortir, et que vous aviez 3.000 euros d’impayés ! » A 51 ans, il a été licencié de la société et a 7 enfants, dont 4 à charge.

L’avocate de Total reviendra sur la carte appartenant à EDM « qui avait dysfonctionné, et qu’il a réactivé. IL a même expliqué en garde à vue qu’ils se partageaient les gains. »

Mais aveux sur la selletteStation Total

Lors de son réquisitoire, le procureur s’étonne que cet homme aux cheveux blancs, qui incarne « un citoyen tranquille », ait « un rapport si compliqué avec la vérité. C’est votre conscience qui est en jeu. » Il explique avoir hésité entre le motif d’inculpation pour complicité, et celui de co-acteur, mais retiendra ce dernier, « il est à la manœuvre », et demande 4 mois de prison avec sursis.

Les aveux de son client lors de la confrontation laissent peu de marges de manœuvre à son avocat Nadjim Ahamada, mais il répond au procureur, « pour vous, l’aveu est la reine des preuves, même la Cour de Cassation dit le contraire. Il a toujours nié, et le jour où il change de version, on considère que c’est la bonne ! L’aveu n’est pas parole d’Evangile » Il plaide la relaxe, « il n’y a aucune preuve matérielle de sa culpabilité, il n’apparaît ni dans la vidéo ni ailleurs. »

Si le tribunal retient le motif de « co-action », il ne suit pas la peine demandée par le parquet : chacun des prévenus est condamné à payer 1.270 euros d’amende avec sursis. ET un euro de dommage et intérêt à la société Total qui le demandait.

A.P-L.
Le Journal de Mayotte

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Rentrée scolaire : Après les profs, place aux élèves !

Malgré des résistances, le Recteur de Mayotte et le maire de Mamoudzou organisent un retour progressif des élèves dès lundi 27 janvier, en fonction des moyens humains et matériels disponibles après le passage du cyclone Chido six semaines plus tôt.

Les sénateurs examinent un projet de loi d’urgence considérablement enrichi

Comme leurs collègues députés, c’est en Commission des Affaires économiques que les sénateurs ont vu arriver un texte amendé. Deux articles ont disparu, et d’autres ont été abondés de plusieurs points destinés à sécuriser le secteur économique mahorais.

Drissa Samaké nommé directeur général de Ewa Air

Drissa Samaké, 42 ans, vient d’être nommé directeur général de la compagnie aérienne Ewa Air. Avec un arrêt forcé puis une reprise des activités limité à cause du cyclone Chido, le nouveau commandant de bord aura comme défi de relancer la compagnie, sans oublier toutefois les mahorais qui souhaitent voir le tarifs des billets d’avion baisser.

Ibrahim Aboubacar livre les prérequis pour aboutir à un « Pacte pour la reconstruction » réussi

La question foncière fait l’actualité chaude de Mayotte avec une crainte d’expropriation que nous avons largement abordée. L’ancien député Ibrahim Aboubacar qui œuvre au quotidien sur cette question foncière au syndicat LEMA, livre son éclairage.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com