Pour la 3e fois, le Parc naturel marin organisait ce dimanche 19 février, une journée dédiée au milieu marin, spécialement pour les élus. Venus de Sada, Acoua, Bouéni, Mtsamboro, Ouangani, Tsingoni, Bandraboua et Mamoudzou, ils étaient 28 maires, adjoints, conseillers départementaux et même un sénateur à prendre part à cette approche particulière des enjeux du lagon.
Services de l’Etat, professionnels, collectivités, associations d’usagers (pêcheurs à pied et djarifa) et associations environnementales… De nombreux membres du conseil de gestion du Parc étaient présents pour échanger avec les élus, une diversité d’acteurs pour favoriser la richesse des échanges.
Les «invités» ont embarqué sur quatre bateaux pour améliorer leur connaissance du milieu marin, de sa biodiversité et de ses enjeux écologiques, sociaux et économiques. Les temps d’observation et de sensibilisation alternaient avec les questions et réflexions et débats avec les agents du Parc.
Il faut dire que les sujets ne manquent pas: l’assainissement, le braconnage des tortues, la zone de fermeture temporaire de la pêche au poulpe, l’éducation et la sensibilisation des plus jeunes, la nécessité de faire découvrir le milieu marin et sous-marin aux Mahorais…
Des élus qui se jettent à l’eau
Les élus étaient présents à l’invitation de la présidente du Parc, Bichara Bouhari Payet, et le succès va grandissant au fur et à mesure des éditions. La découverte a commencé par la visite de la mangrove de Kaweni, qui a permis d’évoquer les pressions sur ce milieu aux multiples fonctions écosystémiques et le potentiel de valorisation touristique qu’il représente.
Dès le franchissement de la barrière de corail, plusieurs bancs de dauphins sont venus saluer nos élus au large de la plage de Papani. Ceux-ci ont pu observer ces mammifères marins et identifier les deux espèces présentes à l’aide des fiches du réseau d’observateurs TsiÔno. Une halte sur l’herbier situé à la pointe sud de Petite Terre, dans le prolongement de la piste de l’aéroport, leur a permis d’observer de nombreuses tortues vertes et d’ouvrir le débat sur la prise en compte des enjeux environnementaux dans les futurs grands projets d’aménagement de Mayotte.
Après un passage dans la passe en S pour admirer les coraux au travers des fonds de verre des bateaux, ils ont regagné la plage de Saziley pour le repas suivi de débats sur les actions concrètes à engager pour la protection de la mer, avec les agents du Parc et les membres du conseil de gestion, à l’ombre d’un des nombreux baobabs de la plage.
Enfin, un des groupes est parti à la découverte de la randonnée subaquatique et le tombant de l’îlot de sable blanc de Saziley pour en observer l’exceptionnelle biodiversité.
Les élus, essentiels pour le Parc
Pour le Parc, ce type de journée est loin d’être une promenade pour le plaisir. Il s’agit aussi de faire prendre conscience aux élus qu’ils sont des acteurs essentiels dans la réussite du plan de gestion du Parc. Ils sont au cœur des enjeux de développement durable de l’île, notamment du fait de leurs prérogatives sur le traitement à terre des menaces potentielles pour la mer.
Les élus jouent également le rôle d’intermédiaire, à la fois ambassadeurs et représentants, des citoyens de leurs communes ou collectivités.
Le Parc renouvellera l’initiative l’année prochaine, en espérant voir les élus chaque année plus nombreux, curieux de leur environnement marin et investis dans sa préservation.
Depuis le 1er janvier 2017, l’Agence des aires marines protégées, dont dépend le Parc naturel marin de Mayotte, a regroupé ses compétences avec l’Atelier technique des espaces naturels, l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques et Parc nationaux de France. Ensemble, ils forment l’Agence française pour la biodiversité.
RR
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