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Mamoudzou

Deux nouveaux magistrats à la Cour d’appel, alors que la délinquance à Mayotte augmente de 2,8% en 2016

L’audience solennelle de rentrée de la cour d’appel de La Réunion et Mayotte a été l’occasion pour le procureur général Claude Laplaud et la première présidente Gracieuse Lacoste de saluer l’installation de deux nouveaux magistrats, ce vendredi à Saint-Denis.

Audience solennelle à la Cour d'appel de La Réunion et Mayotte à Saint-Denis (Photo: JIR)
Audience solennelle à la Cour d’appel de La Réunion et Mayotte à Saint-Denis (Photo: JIR)

Promu hors hiérarchie, Bruno Vidon, jusqu’alors vice-président du tribunal de grande instance de Saint-Pierre, a été nommé président de chambre à Mamoudzou. «Je ne peux taire les éminentes qualités humaines autant que professionnelles de ce grand magistrat dont le départ de Saint-Pierre n’occasionne que des regrets», a indiqué le procureur général.
Bruno Vidon a assisté par visioconférence à l’audience depuis Mayotte, où il se trouve déjà.

À Saint-Denis, c’est la juge Maia Escrive qui a été nommée vice-présidente placée. La magistrate arrive tout droit de Paris où elle a passé ses sept premières années d’activité, d’abord comme juge placée, puis comme juge d’instruction. «Je remarque qu’elle arrive dans le cadre d’une promotion très rapide au 1er grade qui donne la mesure d’une belle réussite professionnelle», a souligné Claude Laplaud.

Cette audience solennelle a également été l’occasion de faire un bilan de l’activité. À Mayotte, le «bilan calamiteux» de 2015, avec ses 15 % de délinquance en plus, a laissé place à une année 2016 avec une hausse qui n’est plus que de 2,8 %. Le procureur général a réaffirmé être conscient des «conditions difficiles» dans lesquelles travaillent ses collègues et partenaires. Il a toutefois salué le renforcement des moyens, avec par exemple l’arrivée de personnels dans le cadre du Plan Mayotte Sécurité, la création d’une antenne du GIGN ou encore la création prochaine d’une brigade de protection de la jeunesse.

«Ces efforts conséquents du ministère de l’Intérieur doivent être complétés par des moyens nouveaux pour la justice». Face au nombre d’enquêtes financières en souffrance, au développement du trafic d’héroïne dans la région et à la menace terroriste, il réclame la création d’un service régional de police judiciaire.

Des expérimentations à La Réunion

Le magistrat a enfin présenté un nouveau dispositif inspiré des Canadiens, «la justice restaurative» visant à prévenir la récidive et aider les victimes. L’idée est d’arriver à une «authentique réparation» du préjudice en favorisant les échanges entre victimes et auteurs.

À ce jour, à La Réunion, quatre victimes ont pu s’entretenir avec des détenus dans le cadre d’une expérimentation. Prise de conscience de la gravité de leur acte, reconnaissance de la souffrance de la victime et enfin désir de réparer le préjudice, tels sont les effets attendus chez les auteurs.

Une autre expérience visant les délits correctionnels et les violences urbaines est en préparation à la prison de Domenjod à Saint-Denis. Déjà expérimentés en métropole, les «cercles de soutien et de responsabilité», qui visent à favoriser la réinsertion des récidivistes auteurs d’infractions sexuelles, pourraient aussi être mis en place.

RR
www.lejournaldemayotte.com
avec le JIR.

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