Sept policiers municipaux ont prêté serment, ce mercredi, au tribunal de Mamoudzou. Ils viennent renforcer un effectif dont la nouvelle municipalité et la population attendent beaucoup.
Les sept policiers municipaux étaient en grande tenue, ce mercredi au palais de justice de Kawéni. Ils étaient venus prêter serment, un passage obligé pour ces fonctionnaires embauchés par la commune de Mamoudzou. Joël Garrigue, le procureur de la République, mentionnant leurs responsabilités et leurs devoirs, leur rappelait qu’ils sont désormais ses yeux et ses oreilles au moment de dresser un procès-verbal. Pour accomplir leur mission en confiance, le procureur réaffirmait également son appui total à leur action : «sachez que le parquet sera toujours à vos côtés lorsque vous serez en difficulté».
Comme le notait le président Philippe Ballu, la promotion est exclusivement masculine. Ces sept hommes viennent gonfler le contingent des policiers municipaux de Mamoudzou qui sont désormais 29. Après la prestation de mercredi, 26 sont donc assermentés, un est encore en formation et deux sont en attente de suivre le cursus obligatoire avant de remplir ces fonctions : une formation initiale d’application de 6 mois organisée par le CNFPT* Mayotte puis un stage d’immersion en Métropole pour obtenir leur agrément.
La police du maire
«Nous sommes la police du maire, expliquait Mzé Issouf, responsable adjoint de la police municipale de Mamoudzou. Nous sommes là pour faire du maintien de l’ordre, de la médiation, de la prévention aussi bien pour la sécurité publique que pour la salubrité. C’est une grande fierté de servir la ville.» Ils participent également à la sécurisation des 38 établissements scolaires du premier degré, des six collèges et des deux lycées de la commune.
Désormais assermentés, ils peuvent enfin remplir pleinement leurs missions de police judiciaire, notamment en matière de répression et de verbalisation des usagers de la route et de la population en infraction.
Mamoudzou a été précurseur à Mayotte sur le déploiement de ces agents. Dès 1996, les premiers personnels faisaient office de police municipale, jusqu’à leur grande grève de 2009. Ils ont alors obtenu une reconnaissance de leur fonction et la normalisation de leur statut et de leur cursus avec ce qui se pratique partout en France. C’est ainsi que les deux premières promotions ont pu être formées avant que la troisième ne viennent à bout de son parcours ce mercredi.
Collaboration avec la police nationale
La ville de Mamoudzou a signé une convention de coordination avec la police nationale. Partages d’informations et interventions combinés ne sont plus rares aujourd’hui, qu’il s’agisse de conflits de voisinage ou de règlements de compte entre villages.
Pourtant, la nouvelle municipalité souhaiterait que ses agents s’autonomisent sur certaines questions comme la gestion de la circulation. «Actuellement, les agents ne peuvent pas sanctionner comme ils devraient les infractions en matière de sécurité routière car ils dépendent des logiciels gérés par la police nationale, explique Nassuf Eddine Daroueche, le conseiller municipal en charge de la tranquillité publique. Nous souhaiterions les équiper pour qu’ils gagnent en efficacité.»
Le conseiller promet également que la police municipale de Mamoudzou va prochainement gagner en quantité et en qualité. Une quinzaine de nouveaux agents pourraient être recrutés pour assurer le maintien de la tranquillité dans la ville, une promesse de la campagne des municipales. Le niveau exigé pour ces futurs agents sera également revu à la hausse, le baccalauréat sera le diplôme minimum requis.
Lutter contre les vendeurs à la sauvette
Enfin, la police municipale pourrait être appuyée par cinq à dix ASVP d’ici un an. Ces agents de surveillance de la voie publique seraient exclusivement déployés sur des missions liées à la circulation, libérant du temps pour les autres missions des policiers municipaux.
En attendant, un des rôles que leur a dévolu la nouvelle équipe municipale va très rapidement devenir une réalité quotidienne. Pour assurer la lutte contre les vendeurs à la sauvette à proximité du marché couvert et de la barge, le «poste avancé» voulu par Nassuf Eddine Daroueche est installé. Il ne lui manque plus qu’un raccordement au réseau électrique pour être opérationnel. Ce devrait être chose faite dans les prochains jours.
RR
Le Journal de Mayotte
*CNFPT: Centre national de formation de la fonction publique territoriale