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L’histoire de Mayotte se raconte aux Journées de l’Archéologie ce week-end

C’est la première fois que Mayotte participe à ces Journées Nationale de l’Archéologie. Le site de fouilles d’Antsiraka Boira (Acoua) sera à l’honneur, et enfants comme adultes pourront s’essayer à l’archéologie !

Urnes funéraires et perles sont dévoilées par Martial Pauly, à droite, au préfet Witkowski, au président du CDTM et au président du département Daniel Zaïdani
Urnes funéraires et perles sont dévoilées par Martial Pauly, à droite, au préfet Witkowski, au président du CDTM et au président du département Daniel Zaïdani

La manifestation a été lancée par une prière ce vendredi après-midi, un shâdi, qui accompagne les cérémonies spirituelles et joyeuses à Mayotte. Mais ce chant dit par Bacar Maoulida, est aussi un vœu dans la « préfiguration du musée de Mayotte ».

La première édition des journées nationales d’archéologie est organisée à Mayotte par la Direction des  affaires culturelles de la préfecture en partenariat avec le Conseil général, l’association SHAM et l’association des Naturalistes de Mayotte.

Cette manifestation (gratuite) qui se déroulera au comité départemental du tourisme samedi et sur le chantier d’Acoua dimanche matin, invitera le public à découvrir l’archéologie à Mayotte à travers trois expositions, des ateliers, des publications, une conférence et une visite du chantier d’Acoua qui présenteront les dernières recherches et la richesse des collections archéologiques du futur musée de Mayotte.

Depuis 2006, des fouilles archéologiques sont menées à Acoua. Le site d’Antsiraka Boira situé en surplomb de la plage de Vato Madiniki, a fait l’objet de quatre campagnes de fouilles de 2012 à  2014, couvrant une centaine de mètres carrés. Ces fouilles ont révélé une nécropole (lieu funéraire situé hors du village) datée des XIIème  et XIIIème siècles et mis au jour une quarantaine de tombes.

Dans celles-ci, près de dix mille perles qui formaient des parures ont été découvertes. Les tombes les plus riches en comportaient plusieurs milliers. Par la quantité et la diversité des perles retrouvées, Mayotte dispose donc d’un site d’envergure internationale pour la connaissance de ces objets, qui témoignent à la fois des échanges lointains dans l’océan Indien médiéval, et de l’univers symbolique et esthétique d’une société passée.

La religion se révèle sous la terre

Le Shadi
Le Shadi

Les archéologues les étudient pour la recherche scientifique, avec une démarche éthique, dans le respect dû aux morts et aux vivants.

Ces découvertes sont exposées dans l’enceinte du Comité du Tourisme, et ce vendredi c’est l’archéologue Martial Pauly qui faisait le guide : « les tombes retrouvées sont musulmanes en apparence, mais avec des traces de rites différents lorsqu’on les fouille ».

Pour Daniel Zaïdani, c’est bien la trace de la foi qui perdure encore à Mayotte, « où la population est très croyante, mais teintée d’animisme ». Ce qui n’est pas le cas en Petite Terre où ce sont toutes des tombes musulmanes classiques à la même période.

Les perles ne sont pas présentes dans toutes les tombes, « elles sont en pâte de verre, en coquillage ou en escargot « achatine » ». Mayotte étant une escale de tous les navires qui se rendaient à Madagascar, ces perles ont été l’objet de troc, car ce sont des produits en provenance d’Indonésie le plus souvent ».

Quatre agents du Conseil général ont été sensibilisés à la médiation avec les enfants qui visiteront le site
Quatre agents du Conseil général ont été sensibilisés à la médiation avec les enfants qui visiteront le site

Un résultat qui donne envie d’aller fouiller partout ailleurs, « c’est pourquoi nous allons sortir une carte archéologique recensant tous les lieux potentiellement intéressants », indique Clotilde Kasten,  Direction des Affaires Culturelles de la Préfecture.

Pour clôturer ces journées c’est l’association  Mouzdalifa M’Biwi de Labattoir qui interviendra le dimanche 8 juin à 16h30 avec un Shirondrowa (chant et danse sur le thème du patrimoine).

Anne Perzo-Lafond

le Journal de Mayotte

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