32.8 C
Mamoudzou
vendredi 7 mars 2025

Fonctionnaires : l’idée d’un service public

Les actions sont reconduites* alors que le mouvement contre la fiscalisation de l’Indemnité d’Éloignement menace de s’essouffler. Malgré sa légitimité, il se heurte à la conception que se fait l’opinion en général et les fonctionnaires en particulier, d’un service rendu au public.

Un front commun de toutes les branches de la fonction publique d’État et hospitalière
Un front commun de toutes les branches de la fonction publique d’État et hospitalière

Le mouvement de grève de fonctionnaires d’Etat et de l’Hôpital qui touche Mayotte depuis maintenant deux semaines, ralliait tous les suffrages tant qu’il s’agissait de l’imposition sur les indemnités 2013. Le gouvernement étant revenu sur cette mesure, il divise désormais l’île en deux. Et, contrairement à toute attente, les deux courants d’opinion sont inter-communautaires.

Ce ne sont pas les blancs aux commandes de l’économie contre les Mahorais victimes de décisions unilatérales, mais d’un côté les déçus de la trahison des «engagements pris par l’Etat», ne fussent-ils que moraux, et les bâtisseurs de l’économie de l’île, natifs ou non, qui ne comprennent pas qu’une attractivité ne puisse être que financière sur une Mayotte qu’ils chérissent. Qu’ils chérissent ? Pas tous ! Certains pionniers regrettant déjà un paradis qu’ils ont connu loin des paperasseries administratives, et qui entre dans le rang métropolitain. Ces derniers dénoncent sur les antennes des radios ces chasseurs de primes, qui viennent ici doubler leurs salaires, et pour certains, leur temps de repos.

De l’autre côté, loin des mouvements de rue, assurant leurs cours, il y a les consciencieux, ceux qui, endettés ou non, sont venus pour la prime et qui, découvrant une situation difficile, s’investissent au point de doubler leur temps de travail par rapport à la métropole.

C’est autour de ce clivage que s’organisent les tensions, c’est sur l’idée qu’un agent de la fonction publique se fait du service rendu au public qu’on mesure la désertification du mouvement. Et s’ils sont tous d’accord sur la trahison de la parole donnée, le consensus s’est fissuré sur la méthode de revendication, et trouve un écho dans l’opinion publique : «on ne délaisse pas des élèves en souffrance». C’est aussi là-dessus que joue le gouvernement, espérant un épuisement des forces inéluctable, qui ne fera oublier à personne qu’il y a eu décision sans concertation, vécue comme une «trahison» et que « ce n’est pas comme cela que se gouverne un pays ».

Anne Perzo-Lafond

(*) Communiqué de l’Intersyndicale :
«Mardi 26 novembre : opérations ‘surprises’ décentralisées. 4 points de ralliement sont proposés, en fonction de votre lieu d’habitation, pour tous les fonctionnaires, quelque soit leur service : 6h30 parking du collège de Tsingoni, 6h30:devant le Lycée de Chirongui, 6h30:devant le collège de Dembéni, 6h30: devant le Lycée de Mamoudzou.
A partir de ces points de rencontre, des opérations  «surprises»seront dévoilées».
Le blog de l’intersyndicale.

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Une matinée festival de jeux à la médiathèque Rama M’SA mardi prochain

La médiathèque municipale Rama M'sa reprend ses activités après...

Une saison cyclonique qui n’en finit pas !

Après Chido, Dikeledi, Honde, et plus récemment Garance chez nos voisins de La Réunion, voilà à nouveau qu’un ou deux systèmes pourraient évoluer dans le bassin de la zone Sud-Ouest de l’océan Indien ces prochains jours, selon le site cycloneoi.com et Météo France Réunion.

Nouvelle loi Lurel contre la vie chère en Outre-mer : l’étau se resserre sur les abus

Le Sénat a adopté ce mercredi en première lecture la proposition de loi visant à lutter contre la vie chère en Outre-mer, déposée par Victorin Lurel. Abus de position dominante, manque de transparence, marges arrière… presque tout y est écrit noir sur blanc. Reste la volonté politique pour les appliquer.

Après le collège de Kwalé et la rue, les exilés installés au milieu de la forêt à Tsoundzou 2

Après avoir été évacués du collège de Kwalé, puis de la route nationale 2 aux abords du lotissement Coallia, les exilés, majoritairement demandeurs d’asile, ont été amenés en bus, par la préfecture, sur un terrain en pleine forêt, près de Tsoundzou II. Sur place, plus d’une dizaine d’installations ont été construites, et chacun essayent de trouver un rythme de vie.
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com