De jeudi à samedi, dans deux bars de la place, concerts, expos, spectacles en tous genres vont s’enchaîner dans le cadre de la 12e édition nationale des Cultures bar-bars. Une première à Mayotte.
Sur la carte des événements des Cultures bar-bars, il y a l’Hexagone, des dizaines de villes et… Mayotte, une exclusivité ultramarine assez rare à voir pour un événement culturel. C’est pourtant l’exploit du collectif des cultures bar-bars qui posent ses guitares, costumes ou toiles dans deux bistrots mahorais du jeudi 21 au samedi 23 novembre.
Le concept, né dans l’ouest métropolitain à la fin des années 90, consiste à installer dans les bars des événements culturels sur un week-end prolongé. Si tu ne viens pas à la culture, la culture ira à toi (accompagné d’un demi) pourrait être le slogan de la 12e édition de l’événement. « On peut faire découvrir aux gens des choses qu’ils ne seraient pas forcément venus voir dans un autre endroit, une expo, du théâtre, un concert », explique Delphine, dont les toiles seront exposées à partir de jeudi au Barakili à Kawéni.
Les Bar-Bars ont pu envahir Mayotte à coup de culture grâce à Franck, le patron du Mbiwi, à l’origine de la création à Nantes du festival férocement cultivé en 1999. L’événement a fait tache d’huile un peu partout en France et dans le 101e département. « On s’intègre à un mouvement culturel, ça peut faire bouger Mayotte, la culture c’est un bon moyen pour fédérer les gens », s’enthousiasme Pascal, le cogérant du Barakili.
Les Cultures bar-bars s’ouvrent jeudi soir avec le reggae de Bambo one au Barakili, avant d’accueillir le lendemain cirque, jonglage, ou encore danses africaines. La soirée sera ponctuée par la troupe des Malomos (« les lèvres » en Shimaoré) qui interpréteront la pièce à succès des Monologues du vagin, ode à la femme et manifeste contre les tabous de la sexualité. Les neuf copines ne sont pas à leurs premiers coups d’essai sur scène. En juin dernier, trois représentations de la même pièce avaient été données. Gros succès. Face aux demandes d’un public de presque-groopies, elles ont ressorti leurs costumes et se sont replongées dans le texte.
Navette de spectacles
Des comédiennes sont parties d’autres sont arrivées, les scènes ont évolué pour présenter une mise en scène toute neuve aux Bar-Bars. « Je suis très fière de participer à ce festival que je connais depuis sa création. C’est une super opportunité pour rejouer la pièce », se félicite Malika, l’une des comédiennes, Nantaise d’origine et presque Bretonne de cœur.
Les spectacles feront la navette vendredi entre les deux tronçons de la culture. Un des musiciens d’Eliot Pyls en concert vendredi au Barakili et samedi au Mbiwi, l’a bien expliqué au JDM après quelques oublis-bar-bars dans notre agenda ! « Ben, oui, le principe du culture bar-bars, c’est un échange des artistes entre les bars. Alors si vous ne mettez que le Barakili, il va se les échanger avec lui même ? » Bien résumé, pas mieux.
Des bouquins, du théâtre, des expos, des concerts, c’est un premier coup d’essai pour que le concept des cafés cultures s’installe à Mayotte.
A.L.
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