Même si le président de l’Association des Maires de Mayotte (AMM 976), Madi Madi Souf, se félicite de la forte mobilisation face à la tragédie provoquée par Chido, il écrit une lettre au président de la Fondation de France, Pierre Sellal, afin de l’alerter sur une redistribution des fonds de 40 millions d’euros de dons récoltés, qui n’est pas des plus judicieuse, selon lui. « La couverture médiatique de cette catastrophe, tant à l’échelle nationale qu’internationale, ainsi que sur les réseaux sociaux, a permis de révéler une solidarité extraordinaire. Un formidable élan de générosité s’est manifesté en faveur des habitants de Mayotte, (…) Toutefois, pour que tous ces efforts ne soient pas vains, nous avons jugé essentiel de vous écrire pour vous alerter sur une direction et une méthode qui ne vont pas dans le bon sens ».
Les communes doivent aussi pouvoir bénéficier des dons pour apporter des solutions
L’Association des Maires regrette entre autres de ne pas avoir été consultée pour l’utilisation des fonds récoltés par la Fondation de France mais surtout déplore avec force que l’ensemble des fonds reviennent uniquement à des associations locales.
« Les choix annoncés, privilégiant exclusivement des associations locales et des organismes à but non lucratif œuvrant pour les personnes les plus fragiles, bien qu’essentiels, ne répondent pas à l’ampleur des défis auxquels nous devons faire face. Il en est de même pour les modalités de répartition envisagées, uniquement axées sur des appels à projets avec des montants très limités ». Et d’ajouter que « pour remettre Mayotte durablement debout, il est illusoire de vouloir s’appuyer uniquement sur le tissu associatif ».
L’AMM 976, au travers des collectivités locales, demande donc d’être également partie prenante et de pouvoir bénéficier directement des fonds qui ont été collectés afin « d’apporter des solutions pour garantir la solidarité et l’équité envers nos administrés ». Pour cela l’Association des maires de Mayotte souhaite que soit organisé « un tour de table avec l’ensemble des acteurs concernés afin de redéfinir collectivement les priorités et les modalités de déploiement des sommes collectées ». Pour les élus locaux, il faut une répartition équitable et efficace, en tenant compte notamment des besoins des Mahorais, des enjeux structurels liés à la reconstruction, mais aussi en adoptant « une vision globale qui dépasse les initiatives ponctuelles et sectorielles ».
L’AMM 976 insiste également sur le fait que les élus locaux mahorais doivent être associés à la gouvernance du comité « Solidarité Mayotte » mise en place par La Fondation de France afin d’examiner les projets, mais aussi de décider des actions à soutenir au niveau local.