En peu de temps, Gilles Halbout en a fait du chemin. Après avoir quitté notre île où il a exercé plus de trois ans comme vice-recteur puis recteur, il était brièvement nommé recteur d’Orléans-Tours pour ensuite intégrer l’équipe de la mission « Exigence des savoirs » commandée par Gabriel Attal, ministre de l’Education nationale. Ce dernier endossant le costume de Premier ministre, il choisit alors Gilles Halbout comme conseiller, chef du pôle éducation, enseignement supérieur, jeunesse et sports de son cabinet.
Cet agrégé de mathématiques, qui fut président de la Communauté d’universités et établissements (ComUE) Languedoc-Roussillon Université de 2017 à 2019, a donc gardé un œil sur les préconisations formulées dans les mesures du « Choc des savoirs » de Gabriel Attal, et ceci, quel que soit le ministre en poste. La récemment nommée, Anne Genetet, présentée comme une proche de Gabriel Attal, devrait s’en accommoder.
Un choc chez les syndicats, et chez l’ancienne et brève ministre Belloubet, qui n’ont pas toujours vus d’un bon œil les mesures annoncées comme le retour des groupes de niveau, pourtant formulées après avoir consulté 230.000 enseignants.
Elles partent d’un constat, « d’année en année, de réforme en réforme, l’autorité de votre expertise pédagogique a pu être progressivement affaiblie ». Prééminence de l’avis de l’équipe pédagogique sur l’évolution scolaire des élèves, stages de réussite des élèves pendant les vacances scolaires, fin du « correctif académique de réhausse des notes », retour d’un coefficient supérieur pour les épreuves de fin d’année au brevet des collèges, etc.
Deux mois de travail qui ont bien failli partir en fumée sous le feu de la dissolution de l’Assemblée nationale, mais qui semble sécurisés par le placement à des postes clé des membres de la mission Attal. Il devient donc conseiller éducation, enseignement supérieur, recherche et innovation d’Emanuel Macron.
Gilles Halbout aura marqué son passage à Mayotte, qu’il garde dans un coin de cœur, et de cerveau, même à l’Elysée.
A.P-L.
