Comme nous l’avions publié jeudi, la bactérie du choléra continue de se répandre sur le territoire et de se transmettre. Santé publique France fait état de 27 nouveaux cas survenus entre le 12 et le 18 juin dernier, portant à 193, le nombre total de cas recensés dans le département depuis le début de l’introduction de la maladie à Mayotte. Parmi ces cas, 172 concernent des cas acquis localement et 21 sont des cas importés des Comores ou de pays du continent africain.
Un nouveau foyer identifié à Doujani
Alors que deux foyers de contamination étaient actifs dans la commune de Mamoudzou, à Passamainty, où 36 cas avaient été confirmés et à Tsoundzou 1, où 13 cas avaient été recensés, un troisième foyer actif s’y est ajouté, à Doujani, où 12 cas ont été comptabilisés « en une semaine » mentionne Santé publique France. Ces cas feraient partie des 19 personnes qui ont été hospitalisées au sein de l’unité choléra du CHM, comme nous l’avions indiqué.
Un troisième décès du choléra ?
Depuis le début de l’épidémie, quatorze cas graves avaient nécessité des soins de réanimation et deux décès avaient été recensés. Mais un troisième décès survenu le 18 juin est désormais en cours d’investigation. Aussi, un quatrième décès ne pouvant pas être imputé au choléra a malgré tout été enregistré comme étant un cas probable.
Les épidémiologistes parlent désormais d’une épidémie
Dans son bulletin épidémiologique, Santé publique France évoque bien le terme d’épidémie pour catégoriser le stade épidémiologique de la circulation de la maladie sur le territoire.
L’unité choléra triple ses places
D’après nos sources, l’unité choléra du CHM, qui disposait initialement de quatorze places, aurait été doublée, même triplée, pour pouvoir accueillir les cas malades. En début de semaine, 19 patients avaient été accueillis au sein de l’unité. D’après le Dr Niang, infectiologue, en charge de l’unité, « il s’agissait de cas sporadiques, certains venaient du cluster de Doujani, d’autres de Cavani et de Kawéni. »
Ce jeudi 20 juin au soir, il nous précisait que 15 patients étaient toujours hospitalisés et que quatre enfants étaient toujours en attente d’un diagnostic, mais que leur état clinique, ne semblait pas évocateur du choléra. Pour le spécialiste des maladies infectieuses, les cas de choléra n’exploseraient pas et commenceraient même à diminuer : « Cela n’explose pas, cela commencerait même à décliner, l’ARS fait un travail considérable. »
Espérons que l’avenir lui donne raison.
Mathilde Hangard