Pour rappel, le paludisme est une maladie infectieuse tropicale, causée par un parasite et transmis par la piqûre de certains moustiques (anophèles). En 2023, 38 cas importés* de paludisme ont été signalés à l’ARS Mayotte. Ce nombre de cas est en légère hausse, puisqu’en 2022, 34 cas importés avaient été signalés et 19 cas importés avaient été rapportés pour l’année 2021. Cependant, aucun cas autochtone** n’a été recensé sur le territoire de Mayotte depuis juillet 2020.
Depuis 2014, Mayotte est officiellement en phase d’élimination du paludisme. Ainsi, la lutte contre les moustiques, en luttant contre les gîtes larvaires et en se protégeant des piqûres de moustiques, notamment la nuit car les moustiques vecteurs du paludisme piquent majoritairement après le coucher du soleil, est essentielle pour éviter une reprise de la transmission de cette maladie sur le territoire mahorais.
A Mayotte, durant la crise de l’eau, une prévention contre les maladies hydriques a également été mise en place par les autorités de santé et leurs partenaires. En fin de semaine dernière, la Direction générale de la Santé de l’Union des Comores a publié un communiqué de presse faisant état de cas de choléra suspectés sur leur territoire.
Bien que ne s’agissant que de suspicion de cas chez notre pays voisin, l’Agence Régionale de Santé de Mayotte a déclaré, vendredi 2 février, qu’aucun signal de choléra n’avait été détecté sur le territoire de Mayotte.
Cependant, afin de prévenir toute émergence du choléra sur le territoire de Mayotte, l’autorité sanitaire a renforcé ses moyens de vigilance. En effet, le choléra fait partie des maladies infectieuses les plus redoutées. Il s’agit d’une maladie très contagieuse à transmission fécale-orale : elle se transmet par les mains sales ou par contamination alimentaire (aliments souillés) et hydrique (eau contaminée).
La prévention repose sur des mesures d’hygiène comme le lavage des mains, le traitement des eaux usées, la construction de latrines dans les zones de regroupement humains isolées des points d’eau potable, l’hygiène alimentaire (peler les aliments et les laver à l’eau potable), mais aussi l‘isolement des malades en cas de suspicion de cas.
A ce sujet, les autorités préfectorales et sanitaires devraient faire attention à certains points d’eau, notamment à un ruisseau provenant des collines de Cavani, où en 2000 des cas de choléra avaient été recensés. Suite aux investigations de l’époque, l’origine de la contamination avait été attribuée à la consommation de l’eau de ce point d’eau et de celle provenant d’un puits situé proche du ruisseau. Actuellement, de nombreux réfugiés n’ont pas accès à de l’eau potable et utilisent l’eau impropre de ce ruisseau pour boire, manger et faire leurs besoins. Une pompe à haut débit ne pourrait-elle pas être installée pour permettre à ces réfugiés d’avoir accès à une eau potable jusqu’au démantèlement du camp ?
Mathilde Hangard
* Cas importés : il s’agit des personnes qui ont contracté la maladie en dehors du territoire de Mayotte.
** Cas autochtone : il s’agit d’une personne qui a contracté une maladie à Mayotte et qui n’a pas voyagé dans une zone contaminée 15 jours avant l’apparition des symptômes.