Dans la salle DRH du Conseil départemental, l’ambiance était studieuse ce mercredi matin. La presse locale a découvert François Ravier, nouveau DGS, qui succède à Christiane Ayache, en poste depuis 2022.
La recherche d’un DGS expérimenté

Trouver le bon Directeur général des services n’a pas été simple. Ben Issa Ousseni, président du Conseil départemental, explique avoir mis près de dix mois à recruter le profil adéquat. « J’ai reçu beaucoup de candidatures et fait passer de nombreux entretiens. Je voulais un homme d’expérience, connaissant le territoire et capable de porter nos sujets à un niveau national », raconte-t-il.
Le choix s’est porté sur François Ravier, un haut fonctionnaire qui n’a jamais perdu le contact avec Mayotte. Ancien sous-préfet sur l’île en 2003 et directeur d’hôpitaux, il a ensuite été préfet à Paris, en Haute-Corse et dernièrement en Savoie, et directeur de cabinet de deux ministres des Outre-mer : Ericka Bareigts et George Pau-Langevin. « Il connaît toutes les fonctions publiques et possède un réseau parisien et européen très utile pour nous », a souligné le président Ousseni.
Parmi ses premières missions : changer certaines habitudes administratives héritées du passé ; mettre l’administration en conformité avec les recommandations de la chambre régionale des comptes ; et poursuivre le travail amorcé par sa prédécesseur, Christiane Ayache. « Je veux que certaines habitudes de fonctionnement évoluent, et monsieur Ravier est l’homme capable de porter cette refondation sur les prochaines années », a affirmé Ben Issa Ousseni. Le président a aussi insisté sur la formation et l’accompagnement des cadres. Le nouveau DGS devra identifier les talents locaux et leur permettre de monter en compétences pour assurer la continuité de l’administration départementale, même après son départ. « Il ne s’agit pas seulement de gérer, mais de préparer l’avenir et de renforcer la capacité de nos équipes à porter l’administration », précise-t-il.
Coordonner les projets et renforcer l’administration

François Ravier, qui a pris ses fonctions le 1er novembre dernier, a détaillé ses priorités pour les mois à venir. Il doit coordonner plus de 70 projets en cours, veiller à leur financement et préparer les échéances importantes, notamment le premier anniversaire du cyclone Chido qui a dévasté Mayotte le 14 décembre 2024. Il souligne la nécessité de faire le point sur les actions déjà menées par le Conseil départemental, de consulter les entreprises et de mobiliser toutes les ressources disponibles, qu’elles proviennent de l’État ou de l’Union européenne.
Parmi les missions majeures, le DGS cite la révision du schéma d’aménagement, la régularisation foncière, la structuration et la valorisation des filières agricoles et maritimes telles que : la vanille, le chocolat, l’ylang-ylang, la pêche, le maraîchage, ainsi que le suivi du port de Longoni et de la Direction des transports maritimes (DTM). Selon lui, la réussite de ces initiatives repose sur une coordination étroite entre les services : « Il faut que tous travaillent ensemble pour respecter les délais et s’assurer que chaque projet soit correctement mené ». Il précise que ces projets sont ambitieux et qu’il faudra une forte coordination pour les mener à bien. « C’est beaucoup de choses à organiser, c’est ambitieux, mais ce n’est pas impossible ». L’ancien préfet a poursuivi en ajoutant : « Il faut que chaque service comprenne son rôle, que chacun s’investisse pleinement, et que nous puissions avancer de manière structurée et efficace », a-t-il expliqué.
François Ravier a également fait le point sur la méthode qu’il souhaite mettre en place. Chaque dossier devra être examiné en profondeur avec les directeurs et directrices concernés avant d’être présenté au président du Conseil départemental, afin de respecter les priorités fixées, d’assurer la bonne utilisation des financements et de garantir l’efficacité administrative. Il prévoit aussi d’anticiper la future décentralisation et la gestion directe des fonds européens dès 2026. Pour cela, il veut former les équipes, renforcer les compétences régionales et impliquer chaque service dans l’analyse des dossiers. « Il faudra structurer les filières et préparer le territoire à exercer pleinement ses nouvelles missions ».
Avec la loi du 7 août 2025, de nouveaux dossiers vont s’ouvrir pour le Département : un défi supplémentaire que le nouveau Directeur général des services devra piloter aux côtés du président du Conseil départemental de Mayotte.
Shanyce MATHIAS ALI


