C’est dans l’école primaire d’Acoua que la Présidente de l’Assemblée nationale, quatrième personnage de l’État dans l’ordre protocolaire, a assisté durant plusieurs dizaines de minutes à une présentation concernant les problèmes d’inondations qui touchent cette commune de l’île. Pour l’occasion le directeur de la DEALM (Direction de l’Environnement, de l’Aménagement, du Logement et de la Mer), Jérôme Josserand, était présent afin de lui exposer les faits. « Acoua a la particularité d’avoir un relief où les nuages s’arrêtent, entrainant une pluviosité qui se concentre sur un tout petit espace. L’eau s’accumule très rapidement sur une seule ravine ce qui engendre des débordements en un temps record », explique-t-il.
La commune ayant été touchée dans le passé par de grosses inondations, en 2014 et 2021 notamment, plusieurs études ont été menées et un schéma directeur des eaux pluviales ainsi qu’un plan Acoua résilience ont été mis en place. Ainsi parmi les solutions proposées, « Il s’agit tout d’abord de redimensionner le réseau d’écoulement et de l’entretenir. Il convient aussi de réduire l’urbanisation, notamment du côté de l’école Acoua 2 et du secteur Y. Il faudra ainsi penser à reloger certains habitants, les plus exposés par la position de leur habitation. Cela devrait prendre une quinzaine d’années…Mais il faut agir dans des délais assez rapides », insiste le directeur de la DEALM.
« La situation s’améliore et c’est heureux »
Yaël Braun-Pivet s’est ensuite rendue sur la commune de Tsingoni, à l’occasion d’une distribution de bouteilles d’eau où elle a pu se rendre compte de la situation et échanger avec la population. « Nous avons réinventer l’organisation… Ce sont près de 15 personnes qui s’occupent de la gestion de la distribution. Notre objectif est que les gens repartent avec le sourire, lui indique d’emblée Madirou Abdou, responsable du service animation jeunesse et vie associative au sein de la commune de Tsingoni. – Et ça marche ? Lui demande-t-elle en souriant. – Oui, grâce à l’aide des militaires, ils font un boulot formidable », poursuit Madirou Abdou.
La Présidente de l’Assemblée nationale a ainsi déambulé plusieurs minutes pour rencontrer les habitants, à l’image de cette jeune fille avec qui elle a échangé quelques paroles. « Comment fais-tu pour venir chercher les packs d’eau pour ta famille ? – En taxi chaque semaine. – Du coup cela te coûte cher pour venir chercher de l’eau… », constate-t-elle un peu surprise. Puis Madirou Abdou s’est chargé de lui expliquer l’organisation du dispositif mis en place à Tsingoni. « Nous avons instauré un calendrier, avec un système de cartes colorées, pour éviter que les habitants des quatre villages de la commune viennent en même temps. En fonction de votre carte vous venez tel ou tel jour ». Yaël Braun-Pivet l’a alors interrogé sur la procédure concernant la population en situation irrégulière. « A partir du moment où les personnes peuvent fournir un justificatif d’identité, c’est bon. On essaie de faire tout le nécessaire pour satisfaire la population », indique-t-il.
A travers cette visite à Tsingoni, la Présidente de l’Assemblée nationale a pu se rendre compte de difficultés rencontrées par la population mahoraise dans l’accès à l’eau potable. « C’est vrai que c’est un choc de voir un département français restreint dans l’accès à l’eau, avoue-t-elle. C’est une réalité à laquelle on doit faire face. Sur le papier nous avons l’obligation de fournir de l’eau qui sort du robinet. Mais la question c’est comment on y parvient ? Des mesures vont être mises en place comme la construction d’une nouvelle usine de dessalement, la réparation du réseau de distribution d’eau ou encore une nouvelle retenue collinaire. Notre objectif est l’accès à l’eau pour tous dans ce département. Aussi je salue les acteurs qui œuvrent et qui se mobilisent chaque jour pour y parvenir, les militaires, les employés de mairie, … A partir de la semaine prochaine les coupures seront moins longues, la situation s’améliore et c’est heureux ! », a -t-elle déclaré.
B.J.