De prime abord, les éternels serial critiqueurs 2.0 pourraient dire : « Encore une énième signature de je-ne-sais-quoi pour occuper l’espace mahorais ! », pourtant dans les faits, et surtout le proche concret à venir, ce partenariat va permettre une efficiente mutualisation de moyens, d’outils et de visions au profit à la fois des demandeurs d’emploi donc mais également des entreprises, notamment dans leur processus de recrutement.
« Tout mettre en oeuvre pour faciliter l’insertion… »
Cette signature s’inscrit avant tout dans la dynamique de la politique nationale visant à répondre aux divers enjeux propres au marché de l’emploi. Décliné légitimement en fonction des besoins locaux, la première phase de ce protocole — qui s’installera de manière pérenne d’ici le 1er semestre 2024 — vise à poser les bases communes en fonction de la force d’action que représente chaque entité. « La force de Pôle Emploi est d’être l’intermédiaire liant entre le monde de l’entreprise, les demandeurs et les offres de services propres à l’emploi. Tout ceci s’inscrit déjà dans la même maison et nous allons justement pourvoir, par la suite, s’appuyer sur l’expertise terrain et la connaissance des tissus et besoins des entreprises d’un partenaire de qualité tel que CCI. En gros une vision 360 sur la problématique de l’insertion (…) Et ça n’est pas anodin que dans cette loi de plein emploi, Pôle Emploi, au 1er janvier 2024, va devenir l’opérateur France Travail »,
nous explique Gabrielle Lucie Kuola, responsable de service partenariats et fonds européens affiliée à la direction régionale Pôle Emploi Mayotte. Outre un changement de nom, cette transformation visera à grandement simplifier l’accès au monde du travail. Du côté du réseau CCI, il est tout de même question de 8 000 entreprises affiliées de manière plus ou moins directe, avec pour mission majeure, celle de répondre à leurs besoins, notamment auprès des TPE-PME qui représentent 70% des demandes d’aides auprès de l’entité précitée : « On a l’habitude de dire que le Medef s’occupe des grandes entreprises et la CCI des petites; c’est un peu vrai. Notre démarche est un plein accompagnement auprès de ces dernières dans le déroulé logistique de leur cycle de vie. Ce partenariat, c’est une solution supplémentaire nous englobant dans un processus complet accueil-formation-insertion » souligne Didier Daniel, directeur du développement économique CCI Mayotte.
Six axes de travail
Ainsi vous l’aurez compris, le cheminement se voudra d’évaluer à la fois les complexités et besoins des entreprises, en vue de développer leur pleine attractivité, ainsi que de travailler sur la fidélisation des moyens humains. Des moyens humains qui se voudront formés, le cas échéant, en fonction des nécessités réelles et identifiées, propres au marché de l’emploi mahorais. Le but n’est pas de former des demandeurs d’emploi en masse pour se gargariser de dire qu’on a formé, pour que finalement, à l’arrivée, complexes soient l’insertion et les recrutements car totalement déconnectés de l’évolutive réalité. Cette évaluation conscientisée et anticipatoire sera donc le fruit de cette coopération Pôle Emploi – CCI se tablant sur 6 actions concrètes que sont :
- La mise en place d’un partage de données et d’échanges informatifs en vue de favoriser l’insertion des personnes en recherche d’emploi ;
- La mutualisation des efforts afin de faire connaitre les métiers et secteurs d’activité sur le territoire, notamment au moyen de rencontres entre les entreprises et les candidats ;
- La mise en place d’un accompagnement auprès des entreprises dans leur processus de recrutement, incluant également un volet expérimental d’accompagnement réactualisé auprès des bénéficiaires du RSA dans le cadre de leurs prospections ;
- La mobilisation de la CCIM pour sensibiliser les entreprises à l’utilisation des leviers de recrutement qui font déjà leurs preuves (méthode de recrutement par simulation (MRS), préparation opérationnelle a l’emploi (POE), immersion professionnelle, d’autant plus en situation de tension…) ;
- La favorisation des pratiques inclusives de recrutement, notamment via les réseaux et communautés existants tels que Les entreprises s’engagent ;
- Et enfin, la mobilisation, en partenariat avec la région et les acteurs du territoire, de l’expertise de la CCIM pour définir un parcours d’accompagnement renforcé auprès des demandeurs d’emploi, créateurs ou repreneurs d’entreprise.
La déclinaison de ce protocole est un levier supplémentaire très attendu aux dires du président de la CCI de Mayotte, Mohamed Ali Hamid, et d’autant plus au regard de cette jeune vague qui va massivement débarquer, d’ici peu, sur le marché de l’emploi. « Nous continuons à jouer notre rôle dans cette politique d’assistance et d’accompagnement, notamment sur cette vision de formation. Nous nous devons d’être un support pour Pôle Emploi en tant que professionnel de l’entreprenariat de façon aussi à mieux cadrer le flux qui nous arrive. Nous nous présenterons principalement en fin de parcours sur la partie insertion ». Des besoins quantifiés au plus juste offrant des axes de formations adéquats et un accompagnement d’incorporation quasi garanti. En somme, le combo bout en bout parfait qui devrait offrir fluidité en ce marché de l’emploi mahorais. Un marché de l’emploi, sans surprise, ayant par exemple grandement besoin de profils types, cadres intermédiaires, pour lesquels des options de formation en parcours plus long sont d’ores et déjà envisagées, toujours dans l’optique de répondre au plus près à des attentes cohérentes.
Dans les prochaines semaines, des réunions informatives communes quant à ce partenariat auront officiellement lieu afin de mettre rapidement en place toutes les attentes escomptées, avant tout dans l’intérêt des demandeurs d’emploi et des entreprises pariant sur le devenir économique et professionnel de notre insularité.
MLG