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Patrimoine : Pour sa 2e édition, le festival Laka a connu un large succès !

Le Parc naturel marin de Mayotte en partenariat avec l’association Laka, la commune de Kani-Kéli et la Communauté de communes du Sud ont organisé ce week-end la seconde édition du festival Laka, sur la plage de Mbouini. Ce fut l’occasion de mettre en valeur le patrimoine culturel maritime de Mayotte et ses traditions à travers la pirogue notamment.

C’est sous une pluie battante que le festival a débuté, samedi midi, avec comme première animation un conteur mahorais venu à la fois chanter mais aussi raconter de belles histoires à jeune public captivé et conquis d’avance. Plusieurs stands d’artisans locaux étaient présents, au travers du village des traditions, afin de mettre aussi en valeur le savoir-faire local à l’image des « Mama Shingo » venues présenter le fameux sel de Bandrélé mais aussi montrer la façon de le récolter. Il y avait aussi un espace de tatouage et henné, un atelier de fabrication de pirogues avec un foundi ainsi qu’un autre consacré à l’entrainement et à la navigation. Des animations sur la pêche durable étaient aussi proposées.

Guillaume Amirault est le directeur délégué par intérim du Parc Naturel Marin de Mayotte.

« L’idée de ce festival est de mettre en valeur le patrimoine maritime mais aussi les artisans locaux pour que cela soit du 100% Mayotte », indique Guillaume Amirault, directeur délégué par intérim du Parc naturel marin. L’association Laka s’est occupée de l’organisation de la 9e édition de la course de pirogues : « le Défi du fundi » où plusieurs catégories ont pu concourir : « Le défi des jeunes fundis », « Le défi des fundis adultes » et enfin « Le défi des fundis entreprises/collectivités ». Ce ne sont pas moins de 40 pirogues qui étaient disponibles pour chaque catégorie !

Faire rentrer la pirogue au patrimoine immatériel français

Au-delà de la sensibilisation, l’idée du festival est aussi de faire découvrir aux plus jeunes les traditions ancestrales et de leur transmettre. « Actuellement il reste environ entre 600 et 700 pirogues sur toute l’île. L’idée est de faire perdurer les traditions de anciens concernant la navigation, la fabrication, les outils utilisés… », raconte Guillaume Amirault. Aussi, le Parc naturel marin travaille actuellement avec l’association des Apprentis d’Auteuil pour la fabrication de pirogues en résine. « Certes ce n’est pas la panacée, mais le bois est un matériau lourd et il doit venir d’une filière respectueuse de l’environnement… Un des objectifs du Parc naturel marin, à termes, est de construire une pirogue écologique et fonctionnelle en fibre de coco, de bambou, ou autres… pour trouver le bon compromis. Un travail de réflexion est mené concernant la sécurité, l’environnement afin qu’elle puisse appartenir au patrimoine immatériel français », poursuit le directeur délégué. Le but est ainsi de valoriser la pirogue traditionnelle mais aussi la développer pour les loisirs, notamment d’un point de vue touristique.

Plusieurs animations étaient proposées au jeune public parmi lesquelles un conteur.

En outre, durant l’après-midi, le public a pu assister à la diffusion du film Laka, dont l’histoire tourne autour de la pirogue. « Nous avons eu l’autorisation des membres de l’équipe du film pour le diffuser. Il met en valeur le patrimoine culturel de Mayotte en montrant des traditions en lien avec la mer et respectueuses de l’environnement », se félicite le directeur délégué du Parc marin.

Le braconnage des tortues : un sujet compliqué…

Guillaume Amirault s’est également exprimé sur la situation des tortues. En effet, le week-end dernier, plus de 800kg d’os et de carapaces avaient été ramassés par les membres du Remmat (Réseau Echouage Mahorais des MAmmifères marins et Tortues marines) sur les plages de Charifou. « C’est énorme ! C’est triste que des gens pratiquent ainsi le braconnage qui représente 80% de la mortalité des tortues à Mayotte. Il est évident qu’il y a un commerce parallèle de consommation de viande de tortues. Les braconniers s’adaptent… Il est complexe de les suivre. Nous devons mettre les moyens nécessaires en renforçant la présence de personnes assermentées pour lutter contre les braconniers. Pour cela nous devons tous être impliqués, partenaires institutionnels et associatifs, ainsi que la population ».

L’artisanat local a été mis en valeur durant tout le week-end.

A cet égard Guillaume Amirault se réjouit de la construction d’un futur centre de soins en Petite-Terre : « C’est une bonne nouvelle car cela permettra de prendre en charges les tortues mais aussi de faire de la sensibilisation et de la prévention auprès des jeunes ».

Ce sont ainsi plusieurs centaines de personnes qui sont venues assister au festival Laka durant ce week-end. Elles ont pu profiter et découvrir le village des traditions et être sensibilisées au riche patrimoine culturel maritime de notre île et aussi participer à la désormais célèbre et incontournable course de pirogues : « le Défi du fundi ».

B.J.

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