Sa saisonnalité qui s’étale habituellement de juillet à septembre, a en réalité commencé fin août, et si la « gastro » était décrite comme modérée jusqu’à présent, les derniers chiffres ne sont pas bons. « Le taux de passages aux urgences pour gastroentérite chez les enfants de moins de 5 ans est en forte augmentation depuis la semaine 33 », c’est à dire depuis fin août, puisqu’il est passé de 25% il y a deux semaines, à 32%, soit 89 passages, sur la semaine du 4 septembre. « Un niveau légèrement supérieur à ceux observés aux pics des 3 années précédentes », indique Santé publique France.
Même tendance dans les collèges et les lycées où le taux de consultation des infirmeries pour diarrhées aigues tournait autour de 5%, passé à 10,9% la semaine dernière. « La proportion maximale était observée dans la commune de Bandrélé ou 16% des consultations étaient réalisées pour ce motif « .
Et logiquement, la demande sur les anti-diarrhéiques et les solutés de réhydratation orale (SRO) se situe à un niveau très supérieur à la moyenne des années précédentes depuis plusieurs semaines avec un pic de ventes la semaine du 4 septembre, et particulièrement dans la commune de Tsingoni.
Problème, la transmission se fait essentiellement par les mains ce qui nécessite un lavage régulier avec du savon, peu évident en ces temps de pénurie d’eau. Il faudrait garder les mêmes réflexes que durant le Covid, sauf que l’eau ne coule qu’épisodiquement au robinet. « La pénurie d’eau à Mayotte peut engendrer une baisse de la vigilance quant à l’application de mesures d’hygiène de base, ce qui pourrait avoir des conséquences sur l’intensité ou la durée de l’épidémie de gastro-entérites en cours par rapport à ce que l’on a observé les années précédentes ». Il est préconisé d’utiliser le gel hydroalcolique.
Le rotavirus, identifié dans les prélèvements biologiques comme le virus circulant actuellement, constitue chez les enfants de moins de 5 ans la principale cause de gastro-entérite aiguë virale hivernale.
Une recrudescence de l’épidémie qui déconnecté de la crise de l’eau, nous dit SPF, « à ce jour, il n’ y a pas de recrudescence de maladies hydriques en lien direct avec la pénurie d’eau en cours ».
A.P-L.