Silence radio ! A l’issue de ses différentes visites de l’école maternelle et élémentaire de Majicavo-Lamir, de l’école élémentaire Bob Gillier, et même du lycée Bamana ce lundi matin, Élisabeth Borne n’a fait aucune déclaration à la presse concernant la prochaine rentrée scolaire.
Des écoles en partie reconstruites mais des entreprises toujours pas payées

Les écoles où s’est rendue la ministre de l’Éducation nationale n’ont pas été choisies au hasard, il s’agit d’établissements qui ont été reconstruits ou restaurés, comme nous l’a expliqué le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla. « Il faut montrer à la ministre que la Ville s’est mobilisée et que les entreprises ont bien travaillé. Il est important qu’elle constate par elle-même et que l’État puisse enfin débloquer des fonds pour payer les entreprises car pour l’instant elles ne le sont pas. Il y a encore de nombreux chantiers à Kawéni, Cavani ou encore Mtsapéré. Nous avons besoin de ces fonds pour accélérer les chantiers et les réparations ».
Même son de cloche du côté de la députée Anchya Bamana, également présente aux côtés d’Élisabeth Borne. « Elle a visité des établissements qui étaient en bonne santé ou en voie de l’être afin qu’elle se rende compte des dégâts mais aussi de l’avancée des travaux qui a été faite… Mais ne nous voilons pas la face, nous savons très bien que la majorité des établissements scolaires sont délabrés ».
En effet, rien que dans la commune de Mamoudzou, à entendre Ambdilwahedou Soumaïla, ce sont plus de 3.000 élèves qui ne pourront faire une rentrée scolaire « normale », la semaine prochaine, mardi 26 août, car il y a encore des établissements qui sont en chantier. « Ils n’auront cours que 2 heures par jour. C’est inadmissible. Nous avons fait passer le message auprès d’Élisabeth Borne pour qu’elle en parle au ministre Manuel Valls afin d’accélérer les choses car ce n’est pas son ministère qui est en charge de ce sujet, du fonds d’amorçage, mais celui des Outre-mer », nous a indiqué le maire de Mamoudzou.
Une situation de plus en plus critique

L’édile s’inquiète par ailleurs des conséquences de cette situation qui engendre une hausse des tensions alors qu’il n’a cessé de répéter et de demander le déblocage des fonds pour payer les entreprises « Au total, rien que pour la commune de Mamoudzou, ce sont environ 600 millions d’euros de dégâts qui ont été chiffrés…91 millions pour les équipements publics et 12 millions pour les écoles. Pour l’instant nous n’avons rien touché », s’impatiente-t-il.
« Les entreprises ont puisé dans leur trésorerie et certains patrons se sont faits agresser par leurs employés car ils ne les payaient plus depuis 3 ou 4 mois. Ce sont des gens qui ont tout perdu, leur maison… on leur demande de reconstruire les écoles et en plus ils ne sont pas payés ?! Plus de 8 mois après Chido on n’a toujours rien alors que dès le mois de mars on nous avait dit : on vous avance l’argent. Cette situation n’est absolument pas normale. On ne peut pas rajouter une crise à la crise ».
Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, devrait venir prochainement à Mayotte, d’ici quelques semaines. Il est fort à parier que le maire de Mamoudzou ainsi que d’autres élus de l’île ne vont pas manquer de se rappeler à son bon souvenir…
B.J.