Ce samedi, l’association Nayma a réitéré une opération de nettoyage de la mangrove de Majikavo Koropa. On ne compte plus les actions sur ce lieu qui ne fait que récolter les monceaux de déchets entassés sur les hauteurs.
Nous nous étions rendus sur le site en 2018, la vue d’une montagne de déchets se déversant en cascade vers l’aval est sidérante.
En avril 2022, l’association Nayma rapportait avoir ramassé 200.000 litres de déchets, dont 13.200 de recyclables, ainsi que 700 kilos d’encombrants et une dizaine de pneus. C’est la même association qui a réitéré ce samedi 17 juin, mais sous un format quelque peu différent.
L’association de Roukia Lahadji a en effet décroché le marché de ramassage des « déchets diffus », c’est à dire de déchets éparpillés, notre quotidien à Mayotte. Et notamment, en mangrove, en rivière, en zone urbaine inaccessibles, précisément sur la commune de Koungou. La mairie subventionne donc l’association pour cela, fini donc de jouer au tonneau des Danaïdes avec de l’argent public.
Changer les habitudes… sans point de collecte
Ce lieu, Fatihou Moumini, Coordinateur des ateliers de chantiers d’insertion, le connaît. « J’ai déjà visité les hauteurs, c’est une zone inaccessible aux camions ou autre méthode de ramassage des déchets. En plus, le point de collecte est loin des habitations, et leurs occupants ont peur de se déplacer pour jeter leurs déchets et d’être ramassés par la PAF. » Il a déjà participé à des opérations de nettoyage sur la mangrove en contrebas, et ce samedi, ce sont 230 sacs de déchets non recyclables, 200 sacs de déchets recyclables et 12 pneus qui ont été collectés sur une zone d’intervention d’environ 400 m².
Mais cette fois, une sensibilisation a été menée par les 35 salariés en insertion déployés sur cette opération. « Nous sommes allés sur les hauteurs en compagnie des associations locales pour expliquer aux habitants de ne pas jeter leurs déchets comme ça dans la nature. Des élus de la ville de Koungou étaient présents ainsi que leur équipe chargée de mission environnement et propreté urbaine, adultes relais, chargé de mission associative, etc. »
Et les habitants des hauteurs n’étaient pas les seuls visés, « nombreux sont ceux qui en bas, jettent leurs déchets par terre alors que eux n’ont aucune excuse pour avoir des bacs à leur disposition ».
Association de la commune et habitants des hauteurs ont donc été priés de trouver des solutions pour que la plage cesse d’offrir le pire aux regards des passants et automobilistes.
Anne Perzo-Lafond