La formation maritime à l’honneur du dernier rapport de la CRC

Le rapport de la Chambre Régionale des Comptes (CRC) de novembre 2024 vise l’association pour la formation et le développement maritime et aquacole à Mayotte (AFODEMAM) qui pilote l’École d’Apprentissage Maritime (EAM). Un rapport qui date d’avant les dégâts commis par Chido.

Le contrôle des comptes a été mené en avril 2024 sur l’AFODEMAM, donc avant que le cyclone Chido ne dévaste l’établissement. L’état de ses bâtiments en Petite-Terre était déjà noté comme « très dégradé » par le rapport avec une « pauvreté de son équipement technique pédagogique ».

L’EAM, située à Dzaoudzi, est, à ce jour, l’unique organisme dispensant sur l’archipel des formations maritimes agréées. Elle propose une offre de formation initiale en préparant au certificat d’aptitude professionnelle maritime (CAPM) et une offre de formation continue. Le développement des filières maritimes est soutenu par plusieurs documents stratégiques.

Si l’école est vue par la CRC comme « vieillissante », l’inspecteur général de l’enseignement maritime (IGEM), contrebalance en soulignant à travers un contrôle de l’activité pédagogique une école « bien tenue » et un taux de succès aux différents examens « en cohérence avec les résultats nationaux ». Elle dispose par ailleurs depuis décembre 2020 de la certification qualité Qualiopi, valide jusqu’à fin 2024.

Des « dysfonctionnements » de la gouvernance de l’association AFODEMAM sont pointés, notamment liés au déficit d’implication des membres du conseil d’administration, « l’amélioration passe notamment par une implication de tous les acteurs et une participation aux instances afin que les actions engagées et les décisions prises soient juridiquement fondées et légitimées ».

Un avenir dépendant des intentions politiques

Présence de l’EAM dans le forums de formation

La situation financière de l’AFODEMAM est jugée « fragile », avec des ressources « volatiles ». L’économie bleue insuffisamment développée sur l’île ne permet pas à l’école de prendre toute la dimension que pourrait lui conférer son statut d’unique centre de formation aux métiers de la mer, et le Service de Transports maritimes (STM) du CD conserve encore un potentiel de formations de ses marins qu’il faudrait mener dans l’avenir et qui permettrait à l’EAM de se développer.

Moyennant quoi, sur les cinq derniers exercices, l’AFODEMAM a présenté deux résultats déficitaires (2020, 2022) et le commissaire aux comptes a émis en 2021 une alerte sur des circonstances susceptibles de mettre en cause la continuité d’exploitation. Petite embellie, « de nouveaux marchés publics lui ont été attribués, pour un an reconductible, lui offrant des perspectives d’activité ».

Si le rapport de la CRC fait état du projet de création d’un pôle régional des métiers de la mer et du littoral, y voyant une menace pour la pérennité de l’école, il avait été initialement pensé avec le rectorat pour intégrer l’EAM.

Son rôle incontournable est souligné par le rapport, « l’association gère la seule école de proximité permettant de suivre des formations agréées, sans laquelle les stagiaires seraient contraints de suivre leur formation dans d’autres territoires et notamment en Hexagone. »

A.P-L.

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