États généraux des Droits de l’enfant : une délégation mahoraise force de propositions à Paris

Ils et elles ont brillamment représenté les 80 jeunes originaires de Msamboro, Pamandzi, Chirongui, Dembeni et Passamainty aux débats sur l'égalité de genre lors des États généraux des Droits de l'enfant ce mercredi 8 novembre à l'Assemblée nationale

« Karichma, Armonia, Rowan, Doulfikr, Fatima, Nasma, Sophie et Rasmina ont fait briller les couleurs de Mayotte toute la semaine au sein de la capitale ! », rapporte l’association Haki Za Wanatsa.  Les propositions* qu’ils ont adressées en présence de la présidente de la Délégation aux Droits de l’enfant Perrine Goulet, du Défenseur des enfants Éric Delmar, de la présidente du Conseil français des associations pour les droits de l’enfant Armelle Le Bigot Macaux et de la rapporteure au Comité pour les Droits de l’enfant de l’ONU Hynd Ayoubi Idrissi, ont été « accueillies par une trombe d’applaudissements de la part de l’ensemble de l’auditoire et permis de déterminer la thématique 2024, à savoir l’éducation à la vie affective et sexuelle ».

Ils ont également été reçus par la députée Estelle Youssouffa, Adeline Hazan, présidente d’UNICEF France, Marie Noëlle Battistel, membre de la Délégation aux Droits des femmes, Solène Toutut, coordinatrice de la Cité audacieuse à la Fondation des femmes, Aurélie Garnier-Brun et l’équipe d’ « En avant toutes » ainsi qu’ Arnaud Gallais, co-fondateur du Collectif Mouv’enfants et membre de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants.

Ils représentaient 80 participants de l’île

Les jeunes ont également pu assister à la formation « Stand Up » pour réagir au harcèlement dans l’espace public, et ont assisté à trois pièces de théâtre dont une à la Comédie française, deux séances de cinéma et la visite des principaux monuments de Paris, comprenant l’hémicycle de l’Assemblée nationale (en pleine séance de travail), le 2ème étage de la Tour Eiffel et trois musées,dont le Louvre

Un séjour que l’association Haki Za Wanatsa (HZW) espère être le premier d’une longue série, qui remercie la DRAJES pour les billets d’avion et à la Direction aux droits des femmes et à l’égalité « ainsi qu’aux trente associations membres du Collectif CIDE et à l’ensemble de ses adhérent.es

Comme annoncé, le prochain grand rendez-vous est ce 17 novembre au Conseil départemental pour la restitution du rapport de l’Observatoire départemental de la protection de l’enfance, puis le 20 à Mtsamboro et dès le 21 novembre, chaque jour jusqu’au 24 pour célébrer la semaine des Droits de l’enfant à Mayotte. Programme sur le site wamitoo.yt, inscriptions sur hakizawanatsa@gmail.com

Cette semaine sera simultanément célébrée par HZW-CIDE à Paris, au travers de la participation de Rasmina Houmadi Oili sa vice-présidente au festival international du film de la protection de l’enfance en qualité de jury, aux côtés de Nicolas Puluhen et Arnaud Gallais.

Ce dernier se rendra par ailleurs prochainement à Mayotte afin de mener un débat inversé au sein de l’hémicycle du Conseil Départemental, suivi de la restitution du rapport final de la CIIVISE, jeudi 14 décembre. Infos et réservation : hakizawanatsa@gmail.com

Quant aux huit jeunes de la délégation, dont quatre poursuivent leurs études à Paris, Besançon, Toulouse et Montpellier, ils seront aux côtés de leurs camarades vendredi 24 novembre au CUFR de Dembeni, à l’occasion du Colloque de clôture de la 6ème campagne multi-acteurs de promotion des Droits de l’enfant à Mayotte.. Karibu !

* Les propositions :

Le fruit de 9 mois de travail

– Respecter la loi de 2001 relative au 21h obligatoires d’éducation à la vie affective et sexuelle au terme du parcours de scolarité, afin de déconstruire les stéréotypes et inégalités de genre et prévenir les violences sexistes et sexuelles

– Respecter les préconisations de la CIIVISE pour prévenir et lutter contre les violences sexuelles faites aux enfants

– Rendre obligatoire l’égalité du traitement salarial dans le secteur privé comme c’est le cas dans le secteur public

– Établir une parité dans toutes les instances politiques, à commencer par la délégation aux Droits des femmes, pour que les hommes se sentent également impliqués

– Promouvoir le droit de se vêtir et choisir des jeux, loisirs et formations professionnelles sans référence au genre

– Renforcer les dispositifs d’accompagnement à la parentalité pour (re)créer un dialogue intergénérationnel et favoriser une communication non genrée et non violente, dès la conception de l’enfant

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