L’appel à l’indexation de la « territoriale » a été peu suivi. Ce sont principalement les agents du conseil général qui ont manifesté. Ils ont obtenu gain de cause.
Les agents des collectivités territoriales ont manifesté ce matin à Mamoudzou pour demander la majoration de leur salaire. Le mot d’ordre n’a pas mobilisé, seules 2 à 300 personnes ont battu le pavé du chef-lieu entre la barge et les bâtiments du conseil général.
L’appel à faible écho a pourtant trouvé résonnance à la tête du conseil général. Un protocole d’accord a été signé entre le président de la collectivité, Daniel Zaïdani et les syndicats UD-FO, Cisma-Cfdt, CGT Ma et SNSPP-PATS (pompiers). Daniel Zaïdani s’est engagé à soumettre aux élus du conseil général une délibération prévoyant la majoration des salaires des agents de la collectivité au plus tard à la mi-décembre. Le rythme de l’indexation se fera conformément au décret du 28 octobre dernier prévoyant la majoration des salaires des fonctions publiques d’État et hospitalières.
« Nous avons demandé d’être traités de la même façon que les autres, nous avons été entendus », se satisfait Baco Salami, responsable CGT-Ma de la section STM (service de transport maritime). Les services de la barge et de l’amphidrome n’auront été perturbés qu’à partir de 9 heures. Le service normal a repris dans l’après-midi.
En cas de vote du texte par l’assemblée départementale, ce qui est vraisemblable, l’indexation plombera de 2,7 millions d’euros le budget 2013. Le décret prévoit un rattrapage rétroactif pour les salaires 2013 à hauteur de 5 %. « Lorsque nous aurons atteint le taux de 40 % en 2017, on estime à 20 millions d’euros le montant de charges nouvelles à supporter par le conseil général », note Zaïdani. Une modification du budget 2013 est nécessaire, mais la dotation de l’État à la collectivité a été revue à la hausse. » Initialement prévu à 55 millions d’euros, le préfet m’a indiqué il y a quelques jours qu’elle serait portée à 83 millions d’euros », précise-t-il.
Jusqu’à satisfaction
Le président du conseil général s’est également engagé sur la titularisation des agents contractuels, la prise en compte de l’ancienneté des agents du corps transitoire et l’ouverture de discussion sur la mise en place d’œuvres sociales (ticket restaurant, prêt préférentiel, etc.).
Côté communes le mouvement continue. « La mairie de Mamoudzou reconduit le mouvement, nous nous réunissons de nouveau devant la mairie demain matin [mardi matin, ndlr], avant de manifester. Le mouvement prendra fin quand nous aurons obtenu satisfaction », professe Kamal Edine, délégué du personnel Cisma-Cfdt à la mairie de Mamoudzou.
Une confusion dans le dépôt du préavis de grève serait à l’origine de la faible mobilisation selon les syndicats. « Les agents des communes ont compris que seuls les agents du conseil général étaient concernés. Beaucoup ne se sont pas déplacés », rapporte Ousséni Balahachi, secrétaire général du syndicat Cisma-Cfdt.
Comme l’a indiqué le préfet par lettre adressée aux élus des collectivités après la publication du décret indexation, ils appartient aux communes ou au département de délibérer pour instaurer ou non la majoration des salaires en fonction de leur capacité financière.
A.L.