Depuis mardi 9 septembre, plusieurs associations mandatées par la préfecture, dont Mlezi Maore et l’ACFAV France Victimes 976, ont réalisé une opération de recensement des habitants du camp de Tsoundzou 2. Le 26 août dernier, le préfet François-Xavier Bieuville avait annoncé son démantèlement, sans pour autant donner une date précise, plongeant les résidents, principalement des demandeurs d’asile venus de la République Démocratique du Congo ou encore de la Somalie, dans le flou.

En amont de ce recensement, les forces de l’ordre avaient procédé au quadrillage de la zone en numérotant les tentes, les maisons en bambous et en tôles. Cela a permis aux associations, installées à l’ombre de plusieurs stands, d’appeler une à une les personnes concernées en indiquant le numéro du domicile. Avant leur venue le nombre de personnes vivants dans le camp était évalué à plus de 400 personnes, par les exilés eux-mêmes.
Mais si l’opération s’est déroulée dans le calme, elle a attiré beaucoup de personnes extérieures, c’est-à-dire des personnes qui ne vivent pas et ne dorment pas dans le camp de Tsoundzou. Ces derniers espèrent peut-être profiter de l’opération menée par les associations pour tenter d’avancer sur leur démarches administratives, qui pour certains durent depuis plusieurs années. C’est en tout cas ce que pense une partie des exilés arrivés dans le camp lors de sa création en février dernier, à la vue des nombreuses personnes venues spontanément s’installer au milieu de la forêt. Un sentiment également partagé par un membre d’une association qui participe au recensement.
Au-delà de dresser une liste des habitants, le but de l’opération est de pouvoir orienter certaines personnes vers des dispositifs d’hébergement si cela est possible. Car le nombre de places disponibles est inconnu sur le territoire. Un sujet devenu tabou à Mayotte, et qui justifie de laisser une partie des demandeurs d’asile dans la rue ou dans un camp insalubre.
Victor Diwisch