Élisabeth Borne a conclu sa visite à Mayotte au collège Halidi-Selemani de M’Gombani, à Mamoudzou. Accueillie par une vingtaine de collégiens dans la cour de récréation, elle a ensuite visité l’établissement qui accueillera, dès la rentrée, plus de 1.700 élèves.

Accompagnée par Isabelle Dufourg, principale du collège, Valérie Debuchy, Rectrice, et Daniel Fermont, secrétaire général de la préfecture, la ministre a dans un premier temps constaté les réparations effectuées dans l’établissement après le passage du cyclone Chido, puis elle a rencontré des élèves participant au dispositif « Vacances Apprenantes ».
« Vacances apprenantes », un dispositif pour mieux passer le cap du collège
Mis en place par l’Éducation nationale, le dispositif s’adresse aux nouveaux sixièmes afin qu’ils réactivent leurs connaissances avant la rentrée en suivant des cours de mathématiques, de français ou de sports. « Chaque année les élèves ont peur de faire le grand saut vers le collège, donc on commence à les préparer en avance avec des cours, mais aussi en leur faisant découvrir les locaux », explique Mme Attoumani, enseignante en Lettres au collège.

La ministre a passé plus d’une dizaine de minutes avec les élèves et n’a pas hésité à les aider à remplir leurs feuilles d’exercices et de calculs de mathématiques. Elisabeth Borne a également assisté à un second atelier orienté sur la libération de la parole, pour mettre en confiance les néo-collégiens. « L’objectif est que les élèves n’aient plus peur de nous dire leurs émotions, leurs ressentis”, continue l’enseignante, « c’est vital de pouvoir écouter et comprendre nos élèves”. Huit mois après le passage du cyclone, l’enseignante estime qu’il est toujours aussi important d’échanger sur le sujet pour continuer à panser les blessures intérieures.

« C’est important pour nous de recevoir la ministre, ça fait du bien, on sait qu’on n’est pas seul, qu’on est accompagné”, confie Mme Attoumani.
En conclusion de sa visite, Elisabeth Borne a répondu aux questions de la presse locale pendant quelques minutes. « C’était important pour moi de venir ici 8 mois après le cyclone Chido pour faire le point sur le bâti scolaire. De gros progrès ont été faits et on a pu le voir ce matin. C’est important de rassurer les parents et les élèves sur le fait que la rentrée va se passer dans de bonnes conditions”, a-t-elle remarqué en introduction.
Premier degré : 90% des élèves accueillis dans les « conditions d’avant Chido »

Interrogée sur la capacité des établissements scolaires à accueillir les élèves dans des conditions optimales à travers le territoire, la ministre a souligné que « dans le second degré, collège et lycée, on accueillera les élèves dans les mêmes conditions qu’avant le cyclone. Pour le premier degré, 90% des élèves pourront être accueillis à raison de 24 h de cours par semaine, pour les 10% restants, ils auront 10 h de cours au départ puis 24 h pour rattraper. Les conditions ont été fortement dégradées par le cyclone, mais il y a un énorme travail qui est mené par les maires, le Rectorat et les entreprises pour réparer les établissements ».
« On est dans un territoire qui a une jeunesse dynamique, formidable, l’avenir du territoire c’est sa jeunesse. Avec la rectrice notre ambition c’est de pouvoir proposer des filières d’excellence, on veut permettre aux jeunes de poursuivre leurs études à Mayotte. Il y a beaucoup de besoins sur le territoire, et on a tout un travail à faire sur la carte des formations en lycées professionnels », a insisté la ministre, au sujet de l’accompagnement des néo-bacheliers dans leurs études.

« Il y a d’excellents élèves à Mayotte, ils peuvent réussir en classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) et là encore il faut leur permettre de pouvoir le faire ici”.
Concernant les élèves qui, faute de titre de séjour ou de papiers français, ne peuvent rejoindre de formations post-bac, Elisabeth Borne a indiqué que la scolarisation est « inconditionnelle ». « En France la scolarisation n’est pas une question de papiers, on accueille tous les élèves ».
Victor Diwisch