À ce stade, Mayotte reste en phase épidémique de chikungunya depuis le 27 mai 2025. Du 9 au 15 juin 2025, Santé publique France observe une baisse notable du nombre de cas confirmés, bien que le virus continue de circuler sur l’ensemble du territoire.
Une dynamique épidémique en repli
Depuis le début de l’année, 969 cas de chikungunya ont été confirmés sur le territoire. La semaine du 9 au 15 juin marque une inflexion, avec seulement 74 prélèvements positifs, contre un niveau élevé les semaines précédentes. Cette baisse concerne à la fois les zones historiquement les plus touchées, comme Mamoudzou, Pamandzi, et Dzaoudzi mais également d’autres communes, telles que Koungou, Mtsamboro ou encore Chiconi.
Ce recul pourrait traduire l’effet combiné des mesures de lutte anti-vectorielle, de la baisse de la pluviométrie et du retour des alizés, qui réduisent la densité des moustiques vecteurs du virus.
Mais une réalité « sous-estimée »
Depuis la fin du mois de mai, les prélèvements ont été suspendus dans les zones de forte transmission, et les cas ne font plus l’objet d’une investigation systématique. Néanmoins, Santé publique France souligne que « la situation épidémiologique pourrait être sous-estimée » en raison du recours limité aux tests en ville et aux urgences, et des difficultés d’accès aux soins pour une partie de la population.
Ces ajustements, rendus nécessaires pour éviter la saturation des laboratoires, nuisent à la qualité des données recueillies. L’interprétation des tendances actuelles reste donc partielle.
Des profils vulnérables ciblés par les hospitalisations
Depuis le début de la circulation du virus, 36 hospitalisations ont été recensées, principalement chez des nourrissons (14 cas) et des femmes enceintes (18 cas), souvent à titre préventif. Aucun décès n’a été signalé, mais deux admissions en réanimation néonatale ont eu lieu, au mois de juin. Les tranches d’âge les plus touchées sont les 25–34 ans (214 cas), suivis des 45–54 ans (162) et des 35–44 ans (147), confirmant la prévalence de la maladie chez les adultes jeunes.
Mathilde Hangard