Saïd Omar Oili l’assure, ce n’est pas en soutien inconditionnel de Petite Terre dont il fut le président d’intercommunalité qu’il y défend la localisation du rallongement de la piste aéroportuaire, mais en raison de déficiences de la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile). L’accusant tout d’abord, de « manquement grave au principe de la consultation des populations » lors du Débat Public de 2011, où le peu d’entrain de la DGAC sur le rallongement de la piste était perceptible. La Commission nationale du débat Public s’en serait étonnée, selon le sénateur.
Nous avions répercuté ses démarches auprès des scientifiques dont les études sont mises en avant… mais qui affirment ne pas avoir été sollicités.
Pourtant, après la vidange de la chambre magmatique sise en sous-sol non loin de Petite terre, ces études sont fondamentales. Pas tellement pour estimer le risque d’émergence d’un nouveau volcan, les experts ayant évalué la probabilité d’une nouvelle éruption à « au minimum 0,008% sur les 100 ans à venir », mais pour envisager le devenir du sous-sol après que cette chambre qui contenait le magma se soit vidée.
Un sujet éruptif

Le président de la République s’est ouvertement prononcé lundi dernier en faveur de la construction d’une piste longue en Grande Terre, mais en se basant sur des études « qui n’ont jamais été transmises aux élus », déplore-t-il. Et sans action, Mayotte risque de se couper du monde d’ici 2035 « plusieurs semaines par an », en raison du risque de submersion, rapporte Saïd Omar Oili, citant les études de la DGAC.
La proposition de transférer la construction de la piste longue en Grande Terre ne serait qu’une « manœuvre de diversion pour retarder le projet ».
Dans un courrier au préfet, le sénateur demande la tenue « dans les plus brefs délais » du Comité de pilotage qui ne s’est pas réuni depuis deux ans, afin de présenter les études techniques sur ce projet que l’élu n’est pas parvenu à obtenir, alors que la loi l’impose.
Sans transparence sur les études menées, difficile de dire s’il s’agit d’une réelle menace géologique liée au volcan, ou d’une diversion de la part de la DGAC, ou encore d’une frilosité liée à l’absence d’ingénierie pour mener une construction sur le lagon.
A.P-L.