Containers humanitaires : « L’Etat ne réquisitionne pas », rapporte la préfecture

D’un côté, des collectes de dons envoyés par la métropole, d’un autre des associations démunies à Mayotte pour payer les factures portuaires. Pour l’instant, aucune solution.

Depuis les publications de ces derniers jours sur les envois de dons non récupérés par les associations locales faute de pouvoir payer les sommes dont elles ne disposent pas, les témoignages se multiplient. « Nous allons avoir le même problème car une collecte de vêtements et de produits alimentaires a été faite par des associations de mahorais de métropole qui les ont expédiés à Mayotte, mais nous n’aurons pas les finances pour les faire sortir du port », témoigne un responsable d’association de Mayotte.

C’est le paradoxe. Alors qu’elles ont tout perdu avec le cyclone Chido, les associations attendent avec impatience des aides envoyées de métropole, mais ne pourront les récupérer en raison des frais que le président de Saint-Martin Moselle qualifie de « colossaux ». Il n’a de cesse de demander à la préfecture de réquisitionner les containers, c’est-à-dire, et comme nous l’avions expliqué, de payer à la place des associations, les factures présentées au port. Rappelons que le Conseil départemental de son côté ne perçoit rien sur les envois humanitaires, les taxes douanières étant nulles.

Nous avons obtenu une réponse de la préfecture ce mardi : « L’État ne réquisitionne pas les containers au port. Réquisitionner reviendrait à perturber les flux logistiques des marchandises habituelles du port de Longoni. » On comprend mal en quoi, il suffit de prendre en charge les frais de containers chargés de dons pour Mayotte. Mais la position du préfet semble inflexible, « la réquisition n’est pas conçue pour supporter des frais financiers de transporteurs : c’est un outil juridique qui intervient dans un cadre précis et limité. »

Si l’un des expéditeurs a finalement pu régler les frais de sorties de port, elle a averti ne pas pouvoir le faire pour son prochain container de 40 pieds.

Encore une fois, pourquoi ne pas reproduire ce qui s’est fait à Saint-Martin après l’ouragan Irma ?, interroge Arnaud Gufflet. Une situation propre à freiner l’envoi de colis humanitaires depuis l’Hexagone.

Quant au container laissé à l’abandon sur la zone militaire de l’aéroport de Pamandzi, le préfecture informe qu’il s’agirait de dons que les destinataires ne sont pas venus récupérer.

A.P-L.

Partagez l'article :

Subscribe

spot_imgspot_img

Les plus lus

More like this
Related

SMAE : coupure d’eau à Ironi-Bé en raison d’une conduite cassée

La SMAE informe les usagers d’une coupure de la...

À Kawéni, une journée pour projeter le village dans son avenir urbain et social

Le 26 juin, élus, habitants et partenaires institutionnels se sont réunis à Kawéni pour présenter les projets du Nouveau Programme de Renouvellement Urbain (NPRU) et poser symboliquement la première pierre du futur stade municipal.

Avec l’ESAT, Mayotte franchit un cap historique pour l’insertion des personnes en situation de handicap

La CCSUD, la Ville de Mamoudzou, le SIDEVAM et Edeis Aéroport Mayotte, ont, ce jeudi 26 juin, signé des conventions de partenariat avec le tout nouvel Établissement et Service d’Accompagnement par le Travail (ESAT Tarehi) géré par l'APAJH, afin que la structure puisse démarrer sa mission d’insertion à l’emploi des personnes en situation de handicap. Un “moment historique” qui va permettre d’offrir un cadre professionnel, adapté et sécurisé à 50 personnes à travers le territoire.

Environnement : L’association Messo encourage les pratiques écologiques plus responsables

Dans le cadre de son engagement pour un développement plus durable à Mayotte, l’association Messo a procédé à l’installation de bacs de compostage en bambou au Pôle d’Excellence Rural (PER) de Coconi ce jeudi matin.