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Jeunes sapeurs-pompiers : Sauver des vies à 12 ans c’est possible

Après la section de Dembéni, une nouvelle section de jeunes sapeurs-pompiers voit le jour en Petite-terre. 

Lundi matin, 22 collégiens, à la mixité parfaite, 11 garçons et 11 filles, attendent en tenue de sport le long du stade de Labattoir. Leur but : remporter les épreuves de sélection pour intégrer la formation de Jeunes sapeurs-pompiers (JSP).

« Courage et dévouement », répondre à une devise humaniste exigeante 

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Le stress monte au sein des troupes, à l’arrivée des institutionnels, venus médiatiser l’événement

Près des gradins du stade, les jeunes candidats s’impatientent. Dans quelques minutes, les six ateliers de tests sportifs vont commencer, avant les épreuves théoriques organisées l’après-midi. Test de Cooper, sprint, gainage, pompes, tractions, autant d’épreuves sportives pour que chaque jeune « donne le meilleur de soi-même » martèle le capitaine Barnabé Polonet, professeur d’Éducation physique et sportive (EPS) du collège Zakia-Madi, à l’initiative de cette formation des jeunes sapeurs-pompiers. À l’issue de cette journée, 16 jeunes seront sélectionnés. 

Âgés de 12 à 16 ans, venus des communes de Pamandzi et de Labattoir, tous les candidats espèrent intégrer un cycle de quatre années de formation, encadrés par des sapeurs-pompiers et des bénévoles formés. Si elle est particulièrement exigeante, du fait de sa durée, cette formation de Jeunes sapeurs-pompiers (JSP), organisée sur le temps extra-scolaire, permet d’obtenir à l’issue de quatre années un brevet d’aptitude de jeune sapeur-pompier et d’être directement opérationnel sur tout type d’intervention. Après la section de Dembéni, cette section de Petite-terre est la deuxième à voir le jour à Mayotte.

80% de l’activité d’un pompier relève du secours à la personne 

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Égalité parfaite le jour des tests, avec un succès auprès des filles, motivées pour rejoindre la formation

Maîtriser un incendie, oui mais pas que. « En métropole, un accouchement ça arrive dans le meilleur des cas, une fois dans une carrière, c’est un événement dont on se souvient. À Mayotte, en moyenne les pompiers de Mayotte réalisent trois accouchements par jour, nos missions sont vraiment diverses, on fait beaucoup de secours à la personne, comme en métropole, cela représente près de 80% de notre activité », explique un pompier, en précisant que cette diversité des missions qui leur sont confiées séduit chaque année plus de filles :  » Nous nous sommes aperçus que plus les tâches sont diversifiées, plus on a de filles qui veulent être pompiers volontaires (…) elles sont particulièrement douées dans le secours à la personne. »

Pourquoi rechercher des jeunes sapeurs-pompiers ? 

Pour les responsables de la formation, garçons comme filles de Mayotte sont à la croisée d’une « porte inclusive et sociale ». Si à l’issue d’une formation de quatre années, le but est bien de fidéliser ces jeunes pompiers-volontaires en leur permettant de faire de pompier leur métier, cet engagement serait aussi un acte de citoyenneté particulièrement important à Mayotte. « Cette formation permet de renforcer nos effectifs mais elle a aussi une dimension inclusive et sociale car les pompiers se font très souvent caillasser. Le but de ces formations est aussi de coopter des jeunes de quartiers sensibles pour les mettre en valeur, leur donner des objectifs qui ont du sens pour l’intérêt général (…) Le fait que des jeunes puissent être jeunes sapeurs-pompiers permet d’avoir une autre aura (…) ils représentent l’ensemble des pompiers (…) ils ont une aura médiatrice. Mayotte a besoin d’eux », nous confie un pompier. « En métropole, le contrat de sapeur-pompier volontaire ne dépasse pas dix ans, souvent les gens s’engagent sur deux fois cinq années, et arrêtent pour concilier leur vie de famille. Mais maintenant, on a beaucoup plus de jeunes et des gens qui s’engagent à 40 ans pour faire une mission qui a du sens. »

Que feront les jeunes pendant 4 ans ? 

Tout le long de leur cursus, théorie et pratique ont chacune leur importance. « Le courage c’est quelque chose qu’on va chercher au plus profond de soi-même. Le dévouement c’est quelque chose qui vous conduit à faire des choses pour les autres. Vous  allez oublier votre personne et choisir de la porter vers les autres. Vous allez apprendre les valeurs républicaines et les partager. Je suis extrêmement fier de vous », a déclaré solennellement le Préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville.

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« Je suis extrêmement fier de vous tous et d’avoir autant de jeunes femmes dans ces rangs. Je suis sûr que vous serez les meilleures. », a déclaré le Préfet en s’adressant aux collégiennes sélectionnées

Pendant quatre ans, ces jeunes seront en formation sur leur temps extra-scolaire, samedi matin et après-midi, dès le mois de septembre 2024. L’objectif est de les former au secourisme, à la gestion d’incendie, la protection des personnes, des biens et de l’environnement, mais aussi de leur inculquer des valeurs d’engagement, de solidarité et d’éthique. Le capitaine Barnabé Polonet n’a pas caché sa fierté de voir se dessiner ces premières sections de jeunes sapeurs-pompiers mais a rappelé la nécessité d’assurer l’encadrement de ces jeunes, qui ont répondu en masse à cet appel : « Actuellement, 24 animateurs JSP sont mobilisés. En septembre 2024, la section de Petite-Terre commencera cette formation, l’an prochain, elle sera en deuxième année de formation et une autre section de Petite-Terre verra le jour. En même temps que les sections se forment, il faut pouvoir assurer l’encadrement des jeunes. »

Cette deuxième section fait déjà des émules. Une dizaine de collèges vont rejoindre la course, où des sections de recrutement seront organisées à Bandrélé, Acoua, Kahani et Sada.

Mathilde Hangard

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