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Un guide pratique sur l’éducation à la vie affective et sexuelle voit le jour à Mayotte

A l’initiative du réseau périnatal de Mayotte et du rectorat, un « référentiel d’éducation à la vie affective et sexuelle » a été rédigé par un ensemble de partenaires concernés par le sujet. Il a été présenté ce mardi aux professionnels dans l’hémicycle du conseil départemental.

Une dizaine de représentants institutionnels étaient réunis ce mardi 23 avril dans l’hémicycle Younoussa Bamana du conseil départemental pour présenter le tout nouveau « référentiel d’éducation à la vie affective et sexuelle ». Rédigé en premier lieu à l’attention des professionnels des secteurs de l’éducation et de la santé, ce véritable « guide pratique » sur les questions affectives et sexuelles est également téléchargeable par le grand public en numérique en cliquant ICI et disponible en version papier dans les établissements scolaires, au centre de documentation du LPO de Dembeni (CDP) ou encore dans les centres de santé et les associations. D’une manière générale, il s’adresse à « toute personne devant accompagner un jeune dans sa vie affective et sexuelle ». S’il s’adresse en premier lieu aux professionnels ayant affaire à un public jeune, ce guide se veut inclusif, il aborde donc également la question de la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap, quelque soit leur âge, et peut même être utile dans l’accompagnement des personnes âgées, selon Malika Bouty, la conseillère conjugale et familiale de la PMI.

Taslima Soulaïmana (à g), déléguée régionale aux droits des femmes et Mme Nassim Guy de l’ARS faisaient partie des personnes qui ont présenté ce référentiel

Un grand nombre d’acteurs étaient présents ce mardi après-midi au conseil départemental pour présenter ce référentiel dont des professionnels de santé travaillant au rectorat, des représentants des PMI, le Dr Abass, médecin président du réseau périnatal de Mayotte, Mme Nassim Guy de l’ARS ou encore Taslima Soulaïmana, la déléguée régionale au droit des femmes. « Ce référentiel a pour nous deux rôles essentiels : s’assurer de répondre aux problématiques féminines telles que les grossesses précoces ou la question de l’IVG et de proposer des techniques aux parents pour aborder les questions de sexualité avec leurs enfants, ce qui n’est pas toujours simple », déclare cette dernière, tout en affirmant que « le temps des constats est terminé, il était temps désormais de proposer des solutions à ces problématiques ». Par ailleurs ce référentiel propose également des protocoles pour aborder sereinement des problématiques très taboues comme la question de la prostitution par exemple. Il s’agit donc d’un outil de formation avant toute chose, qui tente de trouver un équilibre entre traditions et modernité afin de correspondre le plus possible aux réalités de la société mahoraise actuelle.

Accompagner les jeunes en respectant leurs valeurs personnelles et culturelles

Le Dr Abass, pédiatre et président du réseau Répéma

Le référentiel se divise en trois grandes parties : les questions biologiques, les questions psycho-affectives et les questions socio-juridiques. « Car ce guide doit répondre à toutes les problématiques rencontrées par les personnes qu’on accompagne », précise Malika Bouty. Celle-ci explique également que, même si le référentiel contient des « fiches-outils » donnant des exemple de situation, il est important de partir avant tout de la demande du patient afin que l’accompagnement ne soit pas trop généraliste et/ou stéréotypé. En revanche, tous les professionnels utilisant ce référentiel doivent signer une charte dans laquelle ils s’engagent à ne pas imposer leurs opinions personnels aux personnes accompagnées. « Il est très important de respecter les valeurs des personnes et de ne pas leur imposer les nôtres, particulièrement sur des questions concernant l’avortement par exemple. On peut être contre à titre personnel, mais accompagner néanmoins les personnes qui le souhaitent vers cette voie si c’est ce qu’elles désirent. Les professionnels n’ont pas à imposer leurs opinions personnelles aux patients. On se doit de respecter leur intégrité et leurs valeurs », détaille Malika Bouty, rejointe en cela par de nombreux autres professionnels. « Le référentiel contient des exemples de scénario possible, mais les patients apportent leurs propres expériences et c’est à partir de celles-ci que nous devons travailler », ajoute-elle.

Malika Bouty, conseillère conjugale et familiale au sein du réseau de PMI de l’île

Ce nouvel outil inclusif deviendra sans doute au fil du temps un allié indispensable à l’accompagnement des jeunes dans l’épanouissement de leur vie affective et sexuelle et peut également aider des personnes à d’autres stades de leur vie puisque la démarche de ce guide pratique se veut avant tout inclusive.

N.G

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