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Agroforesterie : Le lycée agricole de Coconi présente son savoir-faire

Durant cette semaine le lycée de Coconi a accueilli une délégation composée d’enseignants, de techniciens, de formateurs, de dirigeants et de chargés de mission de différentes nationalités, tous spécialisés dans le domaine agricole. L’objectif est d’écrire un référentiel de formation en agroforesterie qui pourrait donner lieu à un diplôme de niveau CAP reconnu à travers toutes les frontières européennes.

Cela peut paraitre surprenant mais il n’existe pas, à l’échelle européenne, de formation en agroforesterie à proprement parler. Aussi, après un premier projet Eramus + « successfull » mené sur la période 2017-2021, qui a valu au lycée agricole de Coconi l’attribution d’un Prix de l’Excellence par l’Agence nationale Erasmus, l’établissement du centre de l’île a décidé de se lancer dans une nouvelle aventure avec les mêmes partenaires, à savoir des Autrichiens et des Alsaciens, complétés par des structures et établissements d’enseignement et d’insertion de Slovénie, d’Italie et d’Espagne.

Échanges entre les élèves de CAP agricole et des membres de la délégation

« Le projet s’appelle Agrosylvimob, c’est un travail de coopération avec 8 acteurs de 5 pays, piloté notamment par un lycée agricole en Alsace avec lequel le lycée de Coconi est partenaire. L’idée est de mettre en place un diplôme européen en agroforesterie afin qu’il puisse être partagé par plusieurs pays. Le but final est de délivrer un diplôme de niveau CAP ouvert à tout le monde, y compris aux personnes en situation de handicap », indique Cécile Morelli, chargée de mission Coopération internationale EPN au sein du lycée de Coconi.

L’agroforesterie quésaco ?

Comme elle l’explique, l’agroforesterie c’est de la production agricole avec des arbres. « C’est un modèle de production multi-étage, il y a à la fois de la production maraichère avec du piment ou des courges par exemple, ensuite une strate moyenne avec du manioc ou des bananes, puis un dernier étage arboré avec des fruits comme des mangues. L’objectif est d’avoir une grande diversité de culture sur la même parcelle ». Et il semblerait que dans ce domaine Mayotte soit largement en avance. « Notre territoire possède beaucoup de savoir-faire dans ce domaine, il est reconnu comme un modèle particulier, car Mayotte n’a jamais cessé de faire de l’agroforesterie. C’est une fierté pour nous », se félicite Cécile.

Travaux pratiques à Valarano…

Ainsi durant toute cette semaine la délégation a pu découvrir différentes parcelles d’agroforesterie mais aussi être initiée grâce à des travaux pratiques, notamment chez maman Zao à la retenue collinaire de Combani, avec les élèves de CAPA ARC 2 (Agriculture des Régions Chaudes), ou encore sur la parcelle agroforestière à Valarano, point d’orgue de ce séjour. « C’est un projet innovant ! Il y a quelques semaines, les élèves avaient commencé à défricher les 2.000 m2 de la parcelle qui était en jachère depuis plusieurs années. Nous y sommes retournés avec la délégation afin de continuer le désherbage mais aussi pour planter des arbres fruitiers comme des agrumes, des manguiers… et même des eucalyptus », complète Cécile Morelli.

Cette visite de la délégation était la première étape d’un travail collaboratif international qui va durer au moins deux ans. « Nous avons effectué des travaux d’écriture et réfléchi afin d’établir un référentiel viable. Nous allons ainsi le tester pendant 2 ans dans chacun des pays partenaires pour étudier son adaptation et voir s’il colle à la réalité ». Durant les deux prochaines années, tous les 6 mois, trois encadrants et trois apprenants des pays partenaires se rendront dans chaque pays afin d’étudier les situations locales et de faire des tests. Le prochain séminaire aura lieu en Slovénie.

Cette semaine a ainsi été l’occasion de poser les bases de ce futur référentiel de formation en agroforesterie, et à en croire la chargée de mission, ce fut une très belle expérience car « c’est un projet qui est porté par des gens qui ont envie de s’investir avec beaucoup de bienveillance. Les invités étaient contents de leur séjour et les élèves heureux de présenter leur travail ».

B.J.

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