Créée en 1989, il y a maintenant 35 ans, l’Association des maires de Mayotte fonctionne selon le régime de la loi de 1901. « Nous sommes comme toutes les autres associations qui se trouvent en métropole… Notre mission consiste à permettre des relations amicales entre les différents élus de l’île, les aider à collaborer en créant des liens de solidarité et d’amitié », explique Abdoulkarim Issoufali, directeur de l’Association des maires de Mayotte.
En effet, l’association réfute toute ingérence dans le fonctionnement des communes et des intercommunalités de l’île. « Nous nous contentons juste de faciliter le travail des élus dans l’exercice de leur fonction. Nous pouvons parfois servir d’appui pour les échanges, mais nous n’avons pas le pouvoir de faire des dotations en personnels administratifs, cadres, DGS ou autres envers les communes », complète-t-il.
Les dotations, le nerf de la guerre
Les problèmes de gestion de nombreuses communes mahoraises dont la Chambre régionale des comptes relevait encore de mercredi les dysfonctionnements ne dépend pas selon Abdoulkarim Issoufali du manque de compétences, ou de l’absence de gestionnaire professionnels. « Les communes touchent des dotations en fonction du nombre d’habitants… Or les chiffres de l’Insee qui servent de référence pour les dotations sont contestables. Le nombre d’habitants dans les communes est sous-estimé. J’ai demandé l’année dernière à l’Insee d’avoir une répartition de la population de Mayotte commune par commune, on m’a dit que dans l’état actuel des choses ce n’était pas possible et qu’il fallait attendre 2027, déplore le directeur de l’Association des maires. Aussi, nous avons saisi les parlementaires pour que cette situation change ».
Selon lui, il y aurait un écart énorme entre la réalité de la population sur le terrain et les dotations faites par l’État. « Je pense que les communes ont de plus en plus des difficultés à tenir un budget qui n’est pas ou plus adapté ». Il fait notamment référence aux écoles dans le premier degré… « Entre les rénovations, les constructions, les aménagements qui ne cessent d’augmenter, les communes n’arrivent plus à suivre le rythme, c’est un vrai souci ! Il y a un trop grand décalage entre les dotations de l’État et le nombre d’habitants et donc d’élèves ».
Cela expliquerait peut-être pourquoi la plupart des maires de Mayotte refusent l’enregistrement de tous les élèves de leur commune, situation tant critiquée par la chambre régionale des comptes que cette dernière veut rendre obligatoire.
B.J.