Lors de ce mois de blocage, nous avons constaté que beaucoup de poubelles avaient été déposées au pied des colonnes de tri. Comment allez-vous faire pour résoudre cette situation ?
Philippe Moccand : Depuis la fin du mois de janvier, notre prestataire Star Urahafu n’a pas pu faire une seule collecte des colonnes de tri puisque les chauffeurs étaient bloqués au niveau des barrages. La situation des déchets à Mayotte est donc en effet catastrophique. Maintenant que les barrages sont levés, nous allons pouvoir remettre le système en route. Nous allons voir avec la Star pour multiplier les collectes et avec le Sidevam puisque beaucoup de déchets ont été déposés sans distinction au pied des colonnes de tri. Ce qui est sûr, c’est que nous allons devoir mobiliser des moyens supplémentaires pour faire face à la situation.
De quelle nature seront ces moyens supplémentaires ?
Philippe Moccand : Nous allons d’abord devoir constater l’ampleur de la situation. Pendant les blocages, le centre de tri de Longoni était complètement à l’arrêt. Nous donc allons devoir réfléchir à de nouvelles solutions, de nouvelles actions adaptées à la réalité du territoire. Nous allons également renforcer notre communication.
Même sans blocages des routes, les colonnes de tri sont souvent trop pleines pour que les gens puissent y déposer leurs déchets recyclables régulièrement. N’avez-vous pas envisagé d’augmenter la fréquence des collectes même hors période de crise ?
Philippe Moccand : Nous sommes conscients de cela, mais il s’agit d’un problème d’exploitation. Nous envisageons d’avoir recourt à des prestataires supplémentaires pour augmenter la fréquence des collectes. Par ailleurs, nous sommes en train de densifier le maillage du territoire en colonnes de tri. Nous avons passé une commande de 350 colonnes supplémentaires, en métal cette fois-ci pour réduire le risque de dégradation. En 2025 il y aura donc 100 points de collecte supplémentaires par rapport à aujourd’hui.
Qu’en est-il du stockage des bouteilles en plastique que Citeo a mis en place à Longoni pour faire face à la crise de l’eau ?
Philippe Moccand : Le port ayant été bloqué pendant la crise, le site est lui aussi à l’arrêt. Avant le mouvement, nous avons réussi à envoyer une 20aine de containers dans les différents pays où se trouvent les filières de recyclage. Pendant les blocages, nous avons eu à stocker jusqu’à 140 containers soit 6000 mètres cube de bouteilles en plastique. Nous avons réussi à en envoyer une 50aine mais environ encore 70 sont actuellement en attente. Nous allons mettre tout en œuvre pour tenter de rattraper ce retard dès ce début de semaine.
Propos recueillis par Nora Godeau