« Le gouvernement a tiré des leçons de Wambushu 1, opération qui était restée enfermée au sein des services de l’Etat. A cause de cela, nous ne pouvions pas informer la population de son déroulé ni de ses résultats concrets. Wambushu 2, qui commencera en avril, se fera cette fois-ci en concertation avec les élus municipaux et départementaux », a déclaré Madi Madi Souf, le président de l’association des maires. Ce dernier était l’unique porte-parole des élus ayant participé à la réunion avec la ministre au rectorat, les autres élus n’ayant pas souhaité s’exprimer. La quasi-totalité des maires des différentes communes de Mayotte étaient présents, mais il y avait peu d’élus départementaux. Le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, était là néanmoins, bien qu’il ne se soit pas exprimé à l’issu de la réunion. Madi Madi Souf, dont le cheval de bataille auprès de la ministre était la mise en place de l’état d’urgence sécuritaire à Mayotte, a noyé un peu le poisson lorsque notre consoeur de Mayotte La Première lui a demandé s’il n’était pas trop déçu des réponses obtenues à ce sujet. « Ecoutez, nous ce que nous souhaitons ce sont surtout des actions immédiates pour garantir la sécurité des Mahorais et des mesures ont été prises en ce sens », a-t-il déclaré tout en ajoutant qu’il rencontrerait le nouveau préfet dès ce jeudi 29 février.
Deux arrêtés seront pris très rapidement
Les maires ont fait remonter à la ministre plusieurs problèmes favorisant le déploiement de la délinquance sur le territoire. Marie Guévenoux a donc décidé que deux arrêtés seraient pris très prochainement. Le premier interdira la vente des machettes, sauf pour les agriculteurs, et le second concernera l’euthanasie des chiens dressés par les délinquants pour l’intimidation voire l’attaque. « Ces chiens seront catégorisés comme chiens d’attaque puis euthanasiés », a-t-elle précisé. Cet arrêté ne concernera donc pas l’intégralité des chiens errants du territoire d’après ce que nous avons compris. « Le préfet sera en mesure de mettre en place rapidement des mesures pour garantir la sécurité des Mahorais. On ciblera aussi des individus connus des environnements locaux comme étant des fauteurs de troubles ou des chefs de bande et là on verra comment on pourra les judiciariser et les sanctionner », a ajouté Marie Guévenoux qui promet également « un déploiement massif des forces de l’ordre sur le territoire » à condition bien sûr qu’elles puissent circuler et donc que les barrages soient levés.
Dans 15 jours, une grande réunion entre les maires, les élus départementaux et le préfet aura lieu pour déterminer quelles mesures supplémentaires pourront être mises en œuvre. Les modalités de Wambushu 2 y seront discutées. Dans un mois, la ministre déléguée revient pour voir dans le détail les grands axes du projet de loi d’urgence Mayotte. « La priorité absolue est le retour de la paix civile et donc la levée des barrages. Tout comme les Mahorais, on appréhende aussi un retour massif des délinquants sur les routes après la levée des barrages et, afin d’éviter cela, on veut concentrer les forces de l’ordre sur cet objectif, ils doivent donc pouvoir se déployer », déclare la ministre. « Wambushu 2 commencera en avril et se concentrera sur 3 axes : les décasages, la lutte contre l’immigration clandestine et la lutte contre la délinquance », a conclu la ministre qui semble persuadée que cette opération amènera un changement majeur dans la problématique de l’insécurité à Mayotte. « Le problème de Wambushu 1 est que cette opération avait dû se terminer prématurément à cause des émeutes en métropole, elle n’a donc pas pu être menée à son terme », rappelle Madi Madi Souf qui espère que le même scénario ne se reproduira pas cette fois-ci avec la tenue prochaine des JO à Paris.
N.G