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Les organisations patronales appellent les salariés à reprendre le travail

Ce lundi 19 février, les organisations patronales de Mayotte ont appelé les salariés à reprendre le travail dans un communiqué adressé à la presse pour diffusion. Ne reconnaissant pas le mouvement dissident des Forces du Peuple qui continuent à maintenir certains barrages sur l’île, ils ne s’en remettent qu’à la décision officielle des Forces Vives de les lever.

Charles-Henri Mandallaz, président de l’UMIH, est également signataire du communiqué appelant à la reprise du travail

Les organisations patronales de l’île sont très inquiètes pour l’avenir des entreprises mahoraises. « Cette crise de 2024 est la pire de toutes car nous nous relevions à peine des crises précédentes. Il y a eu la crise de 2018, la crise sanitaire liée au covid, la crise de l’eau et voilà que nous est tombée dessus cette crise qui a duré près d’un mois ! Il faut absolument que cela s’arrête car les entreprises sont à genoux ! », a déclaré Bourahima Ali Ousseni, le président de la CPME (Confédération des Petites et Moyennes Entreprises). Carla Balthus, présidente du Medef, abonde dans son sens : « La situation est dramatique pour les entreprises de l’île et pour les 21 000 salariés du privé. La DEETS nous a proposé la mise en place du chômage partiel pour les salariés, mais aucune mesure n’a été mise en place pour les chefs d’entreprise qui doivent continuer à payer leurs charges malgré la situation. Notre moral est au plus bas, certains « craquent ». Beaucoup de salariés qui occupaient des postes où il est très difficile de recruter ont démissionné et nous serons obligés d’effectuer des licenciements car beaucoup d’entreprises ne peuvent plus payer les salaires ».

Face à cette crise « de trop », point n’est question pour Bourahima Ali Ousseni ne serait-ce que de reconnaître l’existence du mouvement dissident autoproclamé « Forces du Peuples » qui maintient certains barrages. « Les Forces Vives ont proclamé la fin des barrages et ceux qui restent sont des barrages filtrants, donc je pense que quand on veut vraiment passer, on passe, quitte à faire un détour ! », a-t-il déclaré. Une affirmation qui trahit d’une part une méfiance face à « l’excuse des barrages » pour ne pas venir travailler et d’autre part une volonté de ne pas céder face à un mouvement informel qui n’a aucune légitimité officielle. « Les caisses sont vides. Lors de la crise de l’eau les entreprises ont dû faire des investissements imprévus, les hôtel et restaurants sont vides, il n’y a plus personne pour consommer et les gens ne le comprennent pas ! », s’est-il exclamé. « Nous ferons un point dans les prochaines semaines, mais il est certain que beaucoup d’entreprises mahoraises seront obligées de mettre la clé sous la porte ! », déplore-t-il.

La CCI met lance une « cellule d’urgence » pour accompagner les entreprises

Bourahima Ali Ousseni, président de la CPEM976 pense que beaucoup d’entreprises vont être obligées de mettre la clé sous la porte

Pour aider les entreprises mahoraises à faire face à « cette crise économique sans précédent », la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) lance une « cellule d’urgence ». Cette dernière a pour vocation d’accompagner les entreprises pour faire face à la crise et est disponible dès maintenant pour « accueillir, analyser leurs problématiques, les informer sur les aides disponibles, les conseiller dans leurs démarches et les accompagner tout au long de la crise ». Pour bénéficier de cette aide, les entreprises peuvent joindre la CCI par mail à cmkadara@mayotte.cci.fr ou par téléphone au 02.69.61.04.26 (composé le 1 pour la CCI puis le 1 pour le département concerné) ou au 06.39.40.60.88. Elles peuvent également remplir un formulaire de contact sur le site internet de la CCI à l’adresse https://www.mayotte.cci.fr/cellule-durgence-soutien-aux-entreprises-de-mayotte-face-aux-defis-economiques

Les organisations patronales ont par ailleurs demandé qu’un fond de solidarité soit mis à leur disposition par l’Etat et/ou une exonération de charges. « Nous préparons actuellement les dossiers à présenter pour une prochaine rencontre au ministère de l’Economie à Bercy », ajoute Carla Balthus.

Nora Godeau

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