C’est dans l’Humanité que le chef de l’Etat a choisi de s’exprimer sur sa volonté personnelle de suppression du droit du sol à Mayotte. Car contrairement aux titres des médias nationaux qui laissent entendre qu’Emmanuel Macron « défend la suppression du droit du sol », c’est bien lui qui l’a voulue et qui avait d’ailleurs indiqué en Guyane en 2017 à peine élu président, et quelques mois après sa visite à Mayotte en mars de la même année, que « la suppression du droit du sol n’est pas un sujet tabou« .
Dans cette interview au média de gauche, il décrit une île où « les Mahorais souffrent », avec des « femmes qui viennent y accoucher pour faire des petits Français ». Il veut également « restreindre l’accès aux droits sociaux pour les personnes en situations irrégulières. »
Comme nous l’avons souvent rappelé, une grosse partie du flux migratoire s’explique par la recherche de conditions de vie plus acceptable qu’aux Comores en termes sanitaire et scolaire notamment, en plus de la recherche de la nationalité française. Il ne faut donc pas se priver d’une étude préalable à toute décision dans ce domaine.
Est-ce un premier signal ? Selon le quotidien Le Monde, depuis cette annonce, les départs de kwassa depuis Anjouan seraient « gelés », privant toute une filière de revenus, un pêcheur passeur déplorant une perte de 400 à 500 euros par personne pour un passage qui remplit chaque kwassa d’environ 20 passagers. D’autres se plaignent d’être rackettés de 200 euros par les gardes-côtes.
Le président de la République défend une « adaptation de la loi fondamentale aux territoires ultramarins », prenant comme exemple la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie, mais il aurait simplement pu prendre en exemple le 101ème département où l’accès à la nationalité française a été durci en 2018.
Quant à l’extension de la mesure au reste du pays, c’est peu probable, « Je reste très profondément attaché à ce droit pour la France », commente-t-il.
A.P-L.