A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. La ministre déléguée aux Outre-mer a été sensible à la situation mahoraise lors de sa visite dans l’île le 11 février dernier. Même si elle a reconnu sur le plateau de France Info que « Mayotte était le territoire le plus pauvre de France et même d’Europe », les échanges qu’elle a eus l’ont visiblement touchée et elle assure que les annonces faites seront concrétisées le plus rapidement possible. « Quand vous discutez avec les Mahorais et qu’ils vous racontent les problèmes d’insécurité, ça vous prend aux tripes ! La situation est préoccupante… Aussi lors de ma visite avec le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, nous avons fait deux annonces radicales. Nous allons mettre en place deux projets de loi, un sur la suppression du droit du sol et un autre concernant une loi d’urgence pour Mayotte en ce qui concerne la sécurité, l’immigration mais aussi pour le développement économique de ce territoire ».
Les deux projets de loi soumis en conseil des ministres dans 3 mois
Marie Guévenoux a ainsi confirmé que ces deux projets de loi seraient soumis en conseil des ministres le 22 mai prochain. Elle a en outre assuré que le Gouvernement s’était engagé et ne laisserai pas tomber les Mahorais et qu’il allait poursuivre ses efforts. « Depuis 2020, c’est 84% de hausse concernant les expulsions », a-t-elle rappelé. Elle a par ailleurs insisté sur le fait que cette proposition de loi sur la suppression du droit du sol changerait la situation à Mayotte, répondant ainsi à de nombreux détracteurs de l’opposition. « Cela aura forcément des effets car 90% des titres de séjour sont faits pour des raisons familiales. Beaucoup de femmes originaires des Comores, notamment, décident de venir à Mayotte pour accoucher… Une fois qu’un enfant est né sur ce territoire la famille peut prétendre à un titre de séjour. Nous avons décidé d’envoyer un signal fort en mettant fin au droit du sol et en diminuant drastiquement les titres de séjour, avec la loi d’urgence notamment ».
Enfin quant à savoir si cette mesure sur la fin du droit du sol pourrait s’appliquer à l’ensemble du territoire national, comme le demande de nombreux élus de l’Assemblée nationale et du Sénat, la ministre déléguée aux Outre-mer indique « qu’il n’y aura pas d’ouverture sur d’autres territoires de la République. Mayotte c’est une situation unique avec une réponse unique ».
La rédaction