29.8 C
Mamoudzou
samedi 27 avril 2024
AccueilPolitique19 propositions des élus de Mayotte au gouvernement contre l’insécurité et l’immigration...

19 propositions des élus de Mayotte au gouvernement contre l’insécurité et l’immigration clandestine

Ce jeudi 1er février, les élus départementaux et certains municipaux se sont réunis à l’hémicycle du conseil départemental pour travailler sur la « Task force sécurité et immigration clandestine ». Si cette réunion était prévue de longue date, les élus ont décidé d’inclure dans leurs propositions celles émanant des Forces Vives de Mayotte.

En raison de la dangerosité des routes, beaucoup d’élus sont intervenus en visio.

Cette réunion de travail au sujet de la « Task Force sécurité et immigration clandestine » au conseil départemental ne pouvait pas mieux tomber puisque ces deux points sont précisément ce qui a engendré l’actuel mouvement de colère de la population. « Les Forces Vives étaient les bienvenues, mais personne n’a pu se déplacer à cause des actes de délinquance commis ce matin sur les routes mahoraises », explique Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental. D’autres élus ont supposé en coulisse qu’ils ne souhaitaient en réalité pas venir à cause du clash de la réunion de la veille qui s’est terminée en queue de poisson. « Les manifestants ressentent nos limitations en tant qu’élus et cela les exaspèrent. Ils souhaiteraient davantage d’audace de notre part et des actions immédiates fortes. Malheureusement, dans le cadre de nos fonctions, nous ne pouvons que faire des propositions au gouvernement qui est libre de les suivre ou non. Nous ne pouvons pas lui forcer la main », nous explique Munia Dinouraïni, adjointe au maire de Mamoudzou, chargée du développement économique. En tout cas, malgré l’incident d’hier, les élus soutiennent les Forces Vives et ont décidé de retravailler leur « Task Force » en prenant en compte leurs propositions.

Organisation d’un congrès des élus de Mayotte

Ben Issa Ousseni a tenu à rappeler que le combat des Mahorais était « contre l’immigration clandestine et non pas contre les étrangers ».

Les élus de Mayotte souhaitent organiser prochainement un congrès au cours duquel plusieurs doléances et propositions seront faites au gouvernement pour lutter contre l’insécurité et l’immigration clandestine. Pour le moment, 19 points seront jetés sur le papier, mais le document est mouvant car encore tout frais. « Nous constatons la dégradation continue de la situation sécurité et l’intensification des flux migratoires avec l’apparition de nouvelles routes migratoires et nous regrettons l’insuffisance des réponses apportées par l’Etat face à ces phénomènes qui déstabilisent le département de Mayotte », peut-on lire dans la première version de ce futur document. Plusieurs propositions pour remédier à cette situation sont faites et seront présentées au gouvernement. Certaines émanent directement des Forces Vives comme l’abrogation du titre de séjour territorialisé, la fin du régime juridique d’exception, la mise en place de l’état d’urgence sécuritaire et la fin de la délégation de mission régalienne à des associations « dont l’activité engendre un appel d’air et provoque de tensions communautaires croissantes à Mayotte » et l’interdiction d’implantation de nouveaux camps de migrants sur le territoire.

Les élus proposent également que le gouvernement autorise à faire intervenir l’agence Frontex pour sécuriser les frontières et d’accorder un titre de séjour aux bacheliers d’origine étrangère « qui ne peuvent ni rester ni être expulsés, situation qui créé un terreau propice au développement de la délinquance ». Par ailleurs, ils souhaiteraient que le préfet sollicite systématiquement l’avis des maires avant d’accorder un titre de séjour ou de loger des migrants dans leurs communes « afin d’éviter les troubles à l’ordre public ». Ils proposent aussi l’encadrement militaire des jeunes délinquants dans le cadre de travaux d’intérêt éducatif pour les mineurs ou d’intérêt général pour les majeurs.  Enfin, ils souhaitent la mise en place d’une dotation exceptionnelle à la police municipale pour augmenter leur capacité de flagrance et leur réaction rapide sur le terrain. D’autres mesures sont peut-être à venir. Hélène Pollozec a notamment émis l’idée de supprimer l’antenne de l’OFPRA à Mayotte (seul l’OFII est présente ici) pour dissuader les demandeurs d’asile de passer par cette voie pour atteindre l’hexagone. Ben issa Ousseni a également tenu à rappeler au cours de cette réunion que le combat des Mahorais devait être contre l’immigration clandestine et non pas contre les étrangers. « Il m’a été rapporté des insultes et agressions d’enseignants d’origine africaine, envoyés par la métropole, depuis le début du mouvement. Je ne cautionne pas ces actes et je tiens à rappeler à tous que notre combat est contre l’immigration clandestine et non contre les étrangers venus d’une manière légale sur le territoire. De même, le futur directeur de cabinet du préfet a été la cible d’attaques sur ses origines sur les réseaux sociaux. C’est avant tout un Français et toute personne prête à collaborer avec Mayotte est la bienvenue sur notre territoire ! », a-t-il martelé.

Medef, la CPME 976, FMBTP, l’UMIH, l’Union maritime de Mayotte, l’Association des commerçants des grandes places et l’Association des commerçants de la rue du commerce, L’Union des entreprises de Proximité (U2P), USPO, Mayotte, Lecornu
Carla Baltus, présidente du Medef, a interpellé Ben Issa Oussseni sur les dégâts sur le secteur économique

Une aide exceptionnelle au secteur économique

Mohamed Fahardine, le vice-président du Medef était également présent en visio pour évoquer l’impact catastrophique de cette nouvelle crise sur l’économie mahoraise déjà fragilisée par les crises précédentes. « Les entreprises n’en peuvent plus et nous nous dirigeons vers une insécurité alimentaire », a-t-il déclaré. Maymounati Ahamadi a proposé au MEDEF de lister les dommages engendrés par les actes de délinquance et les blocages afin que les élus puissent faire débloquer une enveloppe à destination du monde économique.

Nora Godeau

 

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

l'actualité

+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours

Sécurité : interdiction de la vente de machettes, euthanasie des chiens errants et début...

0
A l’issue de sa longue réunion avec les élus de ce mardi 27 février, Marie Guévenoux a annoncé la mise en place très rapide d’un arrêté d’interdiction de la vente de machettes et d’un autre arrêté pour euthanasier les chiens errants dressés pour attaquer. La ministre déléguée aux Outre-mer a également annoncé le début de Wambushu 2 en avril en collaboration, cette fois-ci, avec les élus.
Barrages, délinquance, Mayotte, Koungou

Crise après crise, la santé est dans une impasse

0
Depuis plusieurs mois, le contexte de violences à Mayotte, cumulé aux barrages tenus par des habitants de l'île en colère, a dissuadé certains professionnels de santé de venir travailler sur l’île et fragilisé des soignants exerçant sur le territoire, qui pour certains, songent désormais à partir
Elus, locaux, Mayotte, insécurité, barrages, lettre, Macron, loi

La lettre des élus de Mayotte à Emmanuel Macron

0
Ce mercredi au Conseil départemental, les élus se sont réunis pour présenter une lettre, rédigée par les conseillers départementaux et les maires, adressée au Président de la République, Emmanuel Macron, afin de demander des actions concrètes à la situation « quasi insurrectionnelle » qui sévit actuellement à Mayotte
Mayotte, insécurité

Insécurité : Durcissement relatif du mouvement en l’absence de réponse du gouvernement

0
Fort du succès du rassemblement de ce dimanche, les leaders du mouvement indiquent une possible multiplication des points de blocage. Le ton monte dans les discours alors que c’est toujours le silence du côté du gouvernement

Les « forces vives » de Mayotte exigent l’abrogation immédiate du titre de séjour...

0
Alors que depuis ce lundi Mayotte est bloquée, d’une part par les manifestants contre l’insécurité et l’immigration clandestine et d’autre part par les délinquants qui profitent du mouvement, les « forces vives » de Mayotte disent s'être organisées pour mettre de l’ordre dans ce chaos. Les barrages pacifiques se poursuivront jusqu’à abrogation du titre de séjour territorialisé, devenue la revendication phare des manifestants

Recent Comments