Dimanche 14 janvier, les électeurs de l’archipel des Comores ont accompli leur devoir civique. On compte plus de 300.000 électeurs inscrits sur les lites électorales. Le taux de participation a dépassé les 60%, selon la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Le scrutin a démarré dans le calme. Des bureaux de vote n’avaient pas ouvert à l’heure à cause du retard d’acheminement du matériel électoral.
Des bourrages d’urnes dans certains bureaux de vote
En tout, six candidat étaient en lice pour cette présidentielle : Mouigni Baraka Said Soilihi (ancien gouverneur de la Grande-Comores), Aboudou Soefo (ancien ministre des Affaires étrangères et ancien bras droit d’Azali), Salim Issa Abdillah (médecin soutenu par le parti Juwa de l’ancien président Sambi), Azali Assoumani(actuel chef de l’Etat), Daoudou Abdallah Mohamed (ancien ministre de l’Intérieur et fondateur du parti Orange) et Bourhane Hamidou (ancien président de l’Assemblée nationale et proche de Sambi).
Globalement, les opérations de vote se sont déroulées dans la paix. Mais des incidents ont été signalés surtout dans les îles de Ndzuani (Anjouan) et de Mwali (Mohéli). On y voit des scènes surréalistes de bourrages d’urnes dans certains bureaux de vote mais aussi une confiscation d’urnes dans certaines localités dans la région de Nyumakelé (Anjouan).
Les candidats de l’opposition n’ont pas tardé à réagir, dénonçant «des opérations soigneusement planifiées par le pouvoir pour empêcher l’expression du peuple et manipuler les résultats». Il y a eu des scènes qui font le buzz dont celle où on voit un responsable pris en flagrant délit en train de tenter un bourrage d’urne à Fomboni (Mohéli). L’autre scène est celle où on voit une femme en train de remplir l’urne à Ongoju (Anjouan).
Les Etats-Unis appellent au respect des instances électorales
Des allégations rejetées par les responsables du camp du pouvoir qui demandent à leurs adversaires de saisir les instances habilitées pour faire valoir leurs droits. A Anjouan, la proclamation des résultats provisoires du gouverneur ont provoqué des tensions à Mutsamudu, la capitale de l’île où l’on a assisté à des scènes d’agitation. À Mohéli, l’on a également assisté aux mêmes scènes. Des jeunes avaient bloqués les rues dans la capitale, Fomboni avant d’être dispersées par le Peloton d’intervention de la gendarmerie nationale (PIGN). Des tensions sont palpables surtout dans les deux îles.
Tous les résultats sont centralisés au Palais du peuple à Moroni. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) devrait proclamer provisoirement les résultats ce mardi 16 janvier, d’après son président. Les missions d’observation n’ont pas encore commenté le climat électoral aux Comores. Seule l’ambassade des Etats-Unis à Moroni avec résidence à Antananarivo a appelé les parties «à attendre calmement, patiemment et pacifiquement les résultats les résultats officiels de la Commission électorale nationale indépendante certifiés par la Cour suprême ».
A.S.Kemba, Moroni