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Mamoudzou

Tribunal judiciaire : Des peines de prison majoritairement avec sursis pour les émeutiers de Pamandzi

Quatre hommes comparaissaient vendredi après-midi dans le cadre des comparutions immédiates. Accusés d’avoir participé à de violentes émeutes dans la nuit du 9 au 10 décembre 2023 à Pamandzi, ils avaient dans un premier temps demandé un report de leur procès dans le but de préparer leur défense. Cela n’a pas empêché leur condamnation par le tribunal correctionnel de Mamoudzou.

Plusieurs chefs d’inculpation leur étaient reprochés, parmi lesquels de nombreuses dégradations, des entraves à la circulation (barrages), des violences sur des militaires ou encore la participation avec arme à un attroupement après sommation de se disperser. Les faits remontent à la nuit du 9 décembre dernier quand des jeunes de Pamandzi-La Vigie s’associent avec des jeunes de Doujani pour venger l’un des leurs. Ils ont alors décidé de se rendre à Labattoir afin de se faire justice.

« Une violence extrême »

Selon les déclarations des gendarmes présents sur les lieux, ce sont plus d’une centaine de jeunes armés de barres de fer, de cailloux, de marteaux et de machettes qui avaient décidé d’en découdre avec les forces de l’ordre. Plusieurs patrouilles de gendarmes étaient mobilisées ainsi que des membres de la police municipale. Selon les témoignages recueillis, les gendarmes ont subi de nombreux jets de pierres, leurs véhicules ont été dégradés par des coups de barres, de machettes et de marteaux et plusieurs barrages ont été érigés. Bien qu’aguerris à ce genre de heurts, plusieurs gendarmes ont eu la peur de leur vie face à un déchainement de violence aussi extrême de la part de ces individus. Ils ont été à la fois surpris, choqués et certains ont cru qu’ils n’en reviendraient pas.

Plusieurs gendarmes ont subi des violences dans la nuit du 9 au 10 décembre 2023 (Illustration/®MLG)

Les prévenus, encore juvéniles et âgés d’à peine 20 ans, ont « fait preuve d’une extrême violence », a ainsi rappelé la présidente du tribunal, Catherine Vannier. Parmi ceux qui comparaissaient ce vendredi, deux étaient en récidive légale et au moins 3 ont contesté leur présence sur les lieux et les faits qu’ils leur étaient reprochés. « J’étais avec ma copine, on a passé toute la soirée ensemble », dit l’un. Un autre explique qu’il était totalement ivre ce soir-là et qu’il ne se rappelle plus de rien. « Je n’étais pas là, je n’étais pas au courant de ce rassemblement », raconte-t-il devant le tribunal.

Aussi, après une audience fleuve qui a duré plusieurs heures, le tribunal a condamné les prévenus à 3 ans d’emprisonnement dont 1 an avec sursis pour l’un ; à 3 ans d’emprisonnement avec révocation totale du sursis pour un second ; le troisième à 2 ans d’emprisonnement dont 6 mois avec sursis et le dernier à 24 mois d’emprisonnement dont 6 mois avec sursis.

Par ailleurs d’autres prévenus ont comparu vendredi. Parmi eux, 1 majeur. Il a été identifié avec 4 autres mineurs comme des fauteurs de troubles à l’ordre publique commis dans le village d’Hamouro, sur la commune de Bandrélé, durant le mois de décembre. Ils ont été mis en cause dans plus d’une dizaine de faits.

Les 4 mineurs ont été placés sous contrôle judiciaire assorti d’interdiction de sortie de 19 heures à 5 heures, d’interdiction de contact avec les autres mis en cause et d’interdiction de port d’arme. Le majeur, jugé vendredi en comparution immédiate, a été condamné à 18 mois d’emprisonnement assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans.

B.J

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